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dimanche 25 février 2024

Écriture, Mémoires d'un métier, de Stephen King

 



Le temps que j'aurais gagné si j'avais lu ce livre à sa sortie, en 2000... Mais j'ai toujours fait preuve d'une sorte d'arrogance, voire de stupidité qui m'amenait à rejeter les ateliers et autres conseils d'écriture. Je devais trouver ma propre voie. Et en même temps, je pleurais pour qu'on me donne des conseils avisés sur mes textes. Et j'ai toujours eu, en prime, un rapport ambiguë avec Stephen King. Trop mainstream pour la rebelle que je me fantasme être, sans doute. Et puis, je le trouve inégal. Ça fait partie de mes grandes références, mais le bouquin avec le voyage dans le temps et l'assassinat de JFK, par exemple, j'en ai oublié le titre tant c'était bof. Je lui préfère Masterton, bizarrement. Alors, les conseils d'écriture de Stephen King? Très peu pour moi.

Quelle conne.

Il faut de l'arrogance, pour écrire, pour se dire qu'on va bosser sur un texte pendant des mois, des années, recommencer trois ou quatre fois à zéro, ou presque, et se dire pendant toute cette interminable période qu'il y a des gens que ça va intéresser. L'arrogance, l'orgueil, l'ego sont des moteurs essentiels.

Mais il faut aussi les équilibrer avec une grande humilité. Sinon, on avance, mais mal. On va vite, mais on ne va pas loin. On perd du temps en pensant en gagner.

Et le temps, il en parle, l'ami Stephen, c'est un paramètre essentiel, quand on écrit. Enfin, si on est rentier et qu'on a que ça à foutre de sa vie, le temps n'a pas grande importance. Si on doit bosser pour vivre et qu'en plus on veut fonder une famille, il faut éviter d'en perdre. Et j'en ai perdu beaucoup.

Comme je viens de le faire, King évoque sa propre expérience, sa vie, ce qui l'a amené à écrire, son processus créatif, ses illusions, ses erreurs, ses réussites... Et je me suis pas mal reconnue dans son vécu d'écrivain. Sauf que je n'ai jamais trouvé ma Tabitha King. Je l'ai cherchée. J'ai cru l'avoir trouvée, à un moment. Mais non. Tout au long du bouquin, je me suis dit "la chance qu'il a eue, l'enfoiré".

Parce que oui, le facteur chance joue beaucoup. Stephen King a écrit ce livre après avoir survécu à un accident de voiture très grave. Ça s'est joué à rien. Celui que je peux désormais appeler mon éditeur m'a assuré que mon premier sortirait en 2025, "sauf accident de bus". C'est lui qui m'a convaincue d'acheter ce livre et de le lire. Il fait partie de ses références. Et oui, un accident de bus, ça arrive. Comme de rencontrer sa Tabitha. J'y pense souvent, depuis des années, aux chefs-d’œuvre qui n'ont jamais vu le jour parce qu'un bus, un attentat, un AVC... 

King parle, surtout, des aspects pratiques. Il invite, par exemple, à "tuer ses chéries" et cette expression me parle tant... J'ai tout de suite compris de quoi il est question. J'ai tout de suite visualisé ces passages, ces idées, ces petites phrases dont j'étais si fière et... que j'ai dû supprimer, parce que oui, mais non, pas dans ce texte, pas comme ça. Dans le roman qui doit sortir en 2025, j'en ai massacré des chéries. Je me souviens en particulier avoir supprimé 40 000 signes. Comme ça. D'un coup. Après avoir pris une grande respiration. Comme on s'arrache une flèche plantée dans la cuisse. Enfin, je suppose.

Je me suis consolée avec... mon arrogance, en me disant que j'ai du talent à revendre, que je n'ai pas besoin de ces chéries, que j'en trouverai bien d'autres, encore et encore, qui seront pertinentes, cette fois... Se faire confiance.

King évoque les méchants adverbes, les incises... Il va du général au particulier. Mais je crois que son meilleur conseil, c'est de passer son temps à lire, et à écrire. Pour expérimenter ce qui marche, ce qui ne marche pas et pourquoi. Il faut lire de façon intelligente, active, ne pas hésiter à s'arrêter sur un passage pour étudier la structure, le vocabulaire, les choix faits par l'auteur...

Quand j'écris, j'aime bien aussi prendre plusieurs livres "références", pour voir quelle focalisation, quel temps, quelles techniques ont été choisis.

Bref, Écriture va rester sur mon bureau, avec les repères pour les passages que j'ai encore besoin de relire et je conseille chaudement (ho le vilain adverbe!) aux écrivains en devenir de s'y intéresser sans attendre d'être à l'automne de leur vie.


Quant au roman qui doit sortir en 2025, soit l'année prochaine, j'y reviendrai en temps utile, d'ici quelques mois. À l'occasion, il faudra aussi que je rafraîchisse ce blog, mais pour le moment, je préfère me concentrer sur mes projets littéraires. Parce que si ça marche pour moi de ce côté, ça rendra ces conseils et infos particulièrement crédibles.

dimanche 5 juin 2022

Double échec pour mon roman fantastico-érotique, mais de nouvelles pistes éditoriales

 Le délai de six mois est désormais passé. J'avais envoyé mon roman à La Musardine et à Tabou. J'ai tenté de relancer la première, mais aucune réponse. C'est désagréable. Je me sens méprisée, mais c'est la loi de la jungle. Mon roman ne doit vraiment pas correspondre à leurs attentes, alors ils ne prennent même pas le temps de m'adresser un petit mot.

On est bien peu de choses, ma bonne dame.

J'ai donc relayé cette déception sur Twitter, dans l'espoir de recueillir de nouvelles pistes. J'avais décidé que non, je ne mettrai pas ce roman sur Wattpad: il vaut bien mieux que ça. Contrairement à Des Ruines et des esclaves, qui ne rencontre pas plus de succès sur cette plateforme. Il doit vraiment pas être bon.

Je ne voyais donc plus que l'auto-édition. Amazon? J'ai déjà essayé, et c'était galère, mais ça a pu changer et en termes de potentiel de ventes, on peut difficilement faire mieux. Edilivre? Beaucoup plus simple, mais une image repoussoir et un contrat problématique, avec un seuil de ventes à dépasser pour toucher de l'argent. Sauf si ça a changé, également, depuis que la publication de Différent, comme tout le monde. Thebookedition? Dans mon souvenir, c'est vraiment très compliqué. Raison pour laquelle j'avais laissé tomber.

Et dans tous les cas, je ne suis pas assez douée pour réaliser mon illustration. Et c'est super important, l'illustration.

On m'a parlé de crowdfunding, d'Ullule et de Kick starter, je retiens l'idée, mais ça ne me semble pas approprié dans cette situation.

Cependant, Miss Mazelander m'a donné un lien que je vais m'empresser de vous partager:

https://writingtipsoasis.com/fr/maisons-dedition-lgbt

Il s'agit d'un blog, un peu comme celui-ci mais en bien mieux fichu et de loin, il faut reconnaître, qui liste, sur cet article, treize éditeurs LGBT, avec une petite description bien pratique.

Évidemment, pour compléter ma propre liste sur ce blog, ça m'intéresse beaucoup, mais ça m'intéresse aussi parce que oui, ça peut éventuellement coller avec mon roman dont le thème reste en grande partie la transidentité.

Je vais donc prospecter auprès de ces quelques maisons, pour voir si on peut faire affaire, ou pas.

Et sinon, en plan C, il reste l'auto-édition, sachant que comme Miss Mazelander l'a souligné: il existe pas mal d'artistes LGBT qui peuvent aussi coller à mon univers, et qui pourraient donc illustrer mon chef-d'oeuvre à des conditions correctes et accessibles pour mon petit budget.

Affaire à suivre, donc.


samedi 21 avril 2012

Réponse positive des Editions Asgard

Hé bien oui, on n'est jamais totalement à l'abri de ce genre de chose. Enfin, il faut relativiser: rien n'est fait, rien n'est signé, j'attends qu'ils me fassent leurs suggestions de corrections, mais quoi qu'il arrive, ça fait plaisir et c'est toujours intéressant (je précise que la réponse est arrivée par mail, ce qui m'a un peu surprise vu que je m'attendais plus à un coup de téléphone)
Au final, je n'ai plus eu de nouvelles par la suite...

"Bonjour,
Je suis le directeur littéraire de la collection Nuit d'Avril des éditions Asgard.
J'ai lu avec intérêt le roman que vous avez confié à nos soins pour  une éventuelle publication chez Asgard. Je l'ai trouvé intéressant, original et un peu barré. Mais c'est ce qui me plaît.
Je souhaiterais recevoir un fichier word RTF afin de pouvoir passer au stade supérieur et vous communiquer les corrections que je pense nécessaires. Après un travail sur les premiers chapitres je vous communiquerai ma décision définitive.
Cordialement"

Délai de réponse: quelques semaines.

Lettre de refus du Pré aux clercs

Court, simple, efficace et sans doute circulaire, le Pré aux clercs ne veut pas de mon roman, si difficile à caser, il faut bien le reconnaître. Peut-être le prochain?...

"Cher Monsieur,

Nous vous remercions de l'intérêt porté à notre maison d'édition.

Votre manuscrit a requis toute l'attention de notre comité de lecture. Malgré son intérêt, il ne rentre pas dans notre ligne éditoriale. En conséquences, il n'a pas été retenu pour notre catalogue.

Nous espérons que vous trouverez rapidement un éditeur et vous prions de croire, cher Monsieur, à l'assurance de nos sincères salutations.

La direction littéraire"

Délai de réponse: environ un mois.

mardi 20 mars 2012

Lettre de refus de Denoël

Un grand classique, sans la moindre surprise, pas plus au niveau du fond que de la forme, Denoël est une grosse cylindrée qui n'a pas de place pour les auteurs "débutants" et hors normes, comme moi. Next:

"Monsieur,

Nous vous remercions de nous avoir proposé votre manuscrit intitulé:

**** ***** *** ** ***
Nous l'avons étudié avec intérêt. Malheureusement, celui-ci ne correspond pas à ce que nous souhaitons publier dans nos collections.

Avec nos regrets, veuillez croire, Monsieur, à l'assurance de nos sentiments les meilleurs.

Le service littéraire."

Délai de réponse: 2 mois et demi.

Mail de refus de Bragelonne

Court, simple, efficace, Bragelonne n'a pas voulu de mon roman. C'est dommage mais la concurrence est rude, ils sont clairement surchargés de manuscrits et constituent une référence en matière de littérature de l'imaginaire. Voici leur réponse:


"Bonjour, 

J'ai le regret de vous informer que votre manuscrit n'a pas été retenu. 
Le nombre très important de manuscrits qui nous est adressé depuis le 15 novembre dernier ne me permet pas de vous rendre une réponse plus personnelle et détaillée. 
J'en suis navré, croyez-moi.

En tout cas, merci de nous l'avoir proposé et merci de votre confiance. 
Je vous souhaite une très bonne continuation. 

Cordialement,

B*** L***"

Délai de réponse: 4 mois.

mercredi 7 mars 2012

Lettre de refus de Robert Laffont

Je crois que cette fois j'ai fait le tour des grosses écuries susceptibles d'éditer mon bouquin. Je ne m'attendais pas à mieux mais il fallait bien tenter le coup. Il est donc temps pour moi de m'adresser à des éditeurs plus modestes.

"Madame, Monsieur,

Votre manuscrit a été examiné avec attention par notre comité de lecture mais il ne nous paraît pas entrer dans le cadre de nos collections et nous ne pouvons donc en envisager la publication.

Veuillez prendre contact dans le délai d'un mois avec *** au Service des Manuscrits, afin de lui indiquer si vous souhaitez le récupérer personnellement dans nos locaux. Si vous préférez qu'il vous soit réexpédié par colis, nos vous demandons une participation de 4,06 euros par manuscrit (chèque ou timbres). Passé ce délai, nous ne serons plus, malheureusement, en mesure de le tenir à votre disposition.

Merci de ne pas oublier le numéro de votre référence dans toute correspondance.

En vous remerciant de nous avoir soumis votre texte,

Nous vous prions de croire, Madame, Monsieur, en l'assurance de nos sentiments les meilleurs.

Service des Manuscrits."

Je crois que c'est la pire des lettres que j'ai reçues pour le moment. Déjà, c'est une circulaire mais en plus ils ne se sont même pas donné la peine de se demander si j'étais un monsieur ou une madame et ils ont même laissé une coquille... Ca donne vraiment envie de retenter sa chance.

Délai de réponse: 2 mois.

dimanche 4 mars 2012

Lettre de refus de Plon

Comme pour Le Seuil, je ne m'attendais pas vraiment à autre chose mais il faut bien tenter sa chance.

"Monsieur,

Nous avons bien reçu votre manuscrit et vous remercions d'avoir pensé à PLON.

Malheureusement, votre texte, en dépit de sa qualité, ne correspond pas à la ligne éditoriale actuelle de notre maison; nous sommes donc au regret de ne pouvoir en envisager la publication.

En espérant qu'un autre éditeur pourra accueillir votre travail, veuillez croire, Monsieur, à nos salutations les meilleures.

Le secrétariat éditorial"

Délai de réponse: 6 semaines.

samedi 7 janvier 2012

Mail de refus (personnalisé) de La Musardine

On m'a conseillé de tenter le coup avec La Musardine, quand même, et j'aurais vraiment apprécié de signer avec cet éditeur mais mon roman n'est pas à proprement parler de l'érotisme (malgré quelques passages). Le délai d'attente aura été de 2 mois pour une réponse personnalisée et justifiée, ce qui est particulièrement appréciable:

Monsieur,

Merci de nous avoir adressé votre manuscrit dont nous avons pris connaissance. Malheureusement, malgré ses qualités, il ne correspond pas à nos critères de publication ni à ce que nous avons pour habitude de défendre. Votre histoire relève plus de la littérature générale que de l’érotisme et c’est vers d’autres éditeurs que nous qu’il faudrait que vous vous tourniez. Sinon, votre histoire est tout à fait intrigante et bien déjantée ! (attention toutefois à la confusion qui s’installe parfois et à certains dialogues beaucoup trop longs).

Nous vous souhaitons bonne chance dans vos prospections,

Cordialement vôtre,

Le comité de lecture

lundi 14 novembre 2011

Mail de refus de Sortilèges

Une réponse sans grande surprise non plus: l'éditeur n'est pas encore accouché mais sa ligne éditoriale est plutôt orientée "jeunesse", alors que mon roman... est plutôt orienté "trash". Néanmoins, une lettre personnalisée et encourageante, c'est toujours agréable:


"Bonjour Monsieur ***,

Nous vous remercions pour la soumission de votre manuscrit "*******".

Malheureusement, après étude, il apparaît qu'il ne correspond pas à ce que nous recherchons pour nos publications. Sachez toutefois, qu'à titre personnel, j'ai apprécié la qualité de votre écriture ainsi que votre liberté de ton. Notre refus n'enlève donc rien à votre travail.

En espérant que vous trouverez un éditeur pour votre roman et en vous souhaitant bonne continuation,

Cordialement,

Sortilèges éditions http://www.sortileges-editions.com"

jeudi 20 octobre 2011

Lettre de refus de Gallimard

Recevoir une lettre de refus de Gallimard, c'est comme recevoir un accusé de réception quand on en a fait la demande. C'est normal. Les chances d'être édité par eux doivent tourner autour de 0.001%. Tout écrivain a forcément dû en recevoir au moins une.
Comme certains se demandent à quoi peut ressembler une lettre de refus (en sachant qu'il existe deux sortes: la "circulaire" et "l'argumentée"), je vous livre le contenu de celle-ci:

"Monsieur,

Vous avez bien voulu nous soumettre votre manuscrit Ceci n'est pas ma vie. Nos lecteurs en ont pris connaissance avec attention.

L'avis qu'ils ont rendu n'est malheureusement pas favorable et il ne nous donc pas possible de retenir cet ouvrage pour nos prochains programmes.

Nous vous exprimons notre regret et vous prions de croire, Monsieur, à l'assurance de nos sentiments les meilleurs.

Le service des manuscrits
Le secrétariat


PS. En raison du grand nombre de manuscrits que nous recevons, il nous est impossible de les renvoyer à nos frais. Si vous souhaitez récupérer votre ouvrage, ayez l'obligeance de bien vouloir nous faire parvenir des timbres ou prévenir vingt-quatre heures à l'avance pour un retrait rue Sébastien Bottin. Les manuscrits non repris seront détruits après un délai de deux mois."

vendredi 23 septembre 2011

Lettre de refus du Seuil

Le Seuil étant un très gros éditeur, je ne m'attendais pas à autre chose de leur part. Il aurait été stupide malgré tout de ne pas tenter ma chance.
Comme certains se demandent à quoi peut ressembler une lettre de refus (en sachant qu'il existe deux sortes: la "circulaire" et "l'argumentée"), je vous livre le contenu de celle-ci:

"Monsieur,

Nous avons bien reçu votre manuscrit, -titre du livre-, et nous vous remercions d'avoir songé aux Editions du Seuil. Nous l'avons attentivement étudié et il ne nous a malheureusement pas paru possible de le retenir pour publication. En effet, après lecture, il nous a semblé que nous n'étions pas l'éditeur le plus à même de le publier.

Un éditeur n'est pas responsable des manuscrits qui lui sont spontanément adressés, ni tenu de les retourner. Mais, afin de vous permettre de poursuivre plus rapidement votre démarche, nous pouvons si vous le souhaitez vous réexpédier votre texte si vous faites parvenir au Service des Manuscrits (25, boulevard Romain-Rolland-CS 21418-759993 Paris cedex 14) une enveloppe timbrée à votre nom et adresse.
Passé le délai d'un mois, nous ne pourrons conserver votre manuscrit.

Nous vous prions de croire, Monsieur, à nos regrets ainsi qu'à l'assurance de nos sentiments les meilleurs.

Service des Manuscrits"

Délai de réponse: environ 3 semaines.

samedi 20 août 2011

Envoi d'un roman à des éditeurs

C'est, pour moi, à peu près l'étape ultime. Bien sûr, être édité ne fait de personne un bon écrivain, parce qu'il existe des gros éditeurs avec de gros moyens et des petits éditeurs avec des petits moyens, parce qu'il parait que le plus dur n'est pas le premier livre édité, mais le second, parce qu'il faut être capable de tenir dans la durée, trouver un accueil critique favorable, idem pour l'accueil public... En d'autres termes, être édité n'est pas une fin en soi.

Néanmoins, l'intérêt d'écrire juste pour soi et ses proches reste limité. J'irai même jusqu'à dire que je peine à comprendre ce point de vue. Ne serait-ce que pour obtenir une sorte de validation d'experts objectifs dans le domaine, il me semble qu'il faut se confronter à cet intransigeant obstacle.
Sauf que cela prend du temps. Celui qui s'imagine qu'écrire son roman et le voir publié ne prend que quelques semaines se plante lourdement.

Première étape: écrire son roman. Et quand on fait ça bien, ça prend généralement un bon paquet de mois (le mien en a pris pas loin de 6, et je trouve ça assez peu), voire d'années.

Deuxième étape: faire lire son roman à la personne la plus neutre et la plus douée en orthographe qu'on puisse connaître. Parce qu'on a beau se relire, inconsciemment, on rate énormément de choses à cause de l'empressement, parce qu'on le connaît presque par cœur, parce que dans notre tête tout est parfaitement clair... À mon sens, c'est une étape qu'on ne doit pas évacuer.

Troisième étape: la correction. Et là aussi, ça peut prendre un sacré paquet de semaines voire de mois. Le roman doit être parfait. Aucun détail ne doit être négligé.

Quatrième étape: établir la liste des éditeurs potentiellement intéressés. Et c'est là que ça devient délicat. Parce qu'on connaît tous les grands éditeurs, qui ont généralement un site Internet bien fourni, mais les chances de trouver sa place dans leurs catalogues est très, très faible. Trop faible pour ne pas envisager d'autres options. Bien sûr, il y a Audace qui nous facilite grandement le travail. Malheureusement, l'actuelle édition (nous sommes en août 2011) date un peu et ses infos sont presque totalement périmées, et, depuis l'association a mis la clé sous la porte. Il ne reste donc qu'Internet, une farouche détermination et... beaucoup de patience. La finalité de ce blog est justement de vous faciliter la vie, mais pour le moment, c'est moi qui me complique la vie à essayer de débusquer tout le monde pour leur soutirer des informations (mais j'ai les moyens de les faire parler...).

Cinquième étape: mettre en forme son roman. À ne surtout pas négliger. L'idéal est de contacter directement l'éditeur pour lui demander s'il a des préférences à ce niveau. Ça permet un premier contact, l'éditeur peut vous faire gagner du temps en vous expliquant, par exemple, qu'ils ne prennent plus de manuscrit pour le moment et dans tous les cas ce sera plutôt bien perçu.
De ce que j'ai pu lire, l'idéal est d'utiliser des polices classiques, avec une taille 12, un léger interligne pour aérer et laisser de la place pour les annotations, une marge d'environ 5 cm sur la gauche également pour les annotations, les numéros de page en haut à droite, ne pas oublier de mettre ses coordonnées dans les premières pages (faut croire que beaucoup oublient de les mettre... Si, si.), le titre. Une courte et sobre lettre d'accompagnement où on précise le genre du bouquin, sans non plus faire son commercial du dimanche et éventuellement une bibliographie où on évite les fonds de tiroirs pour n'indiquer que les textes parus dans des revues, les pièces de théâtre jouées et tout ce qui peut avoir un certain intérêt pour l'éditeur. Mais je reviendrai plus longuement sur tout ça dans la partie "Stratégies et conseils".

Sixième étape: l'impression. Et là, c'est la première douloureuse. Pour vous donner une idée, mon roman d'un peu moins de 200 pages une fois mis en forme comme expliqué ci-dessus, avec reliure thermique (à privilégier: ça coûte à peine moins cher que les spirales et c'est nettement plus confortable, solide et quand on le pose sur une pile, ça ne le fait pas pencher) en 10 exemplaires, j'en ai eu pour près de 90 €, dans une imprimerie, avec une petite remise.

Septième étape: l'envoi. Deuxième douloureuse: pour le même exemple, ça me coûte environ 10 € par envoi. Il faut déjà trouver l'enveloppe qui va bien parce que moins de 200 pages, ça fait déjà du beau pavé épais de pas loin de 2 cm et pesant environ 1 kgs. Donc il faut nécessairement des enveloppes spéciales. À la base, j'ai commis l'erreur de me rendre directement à la Poste pour leur demander une enveloppe ou un colis approprié. Sauf qu'étrangement la Poste ne propose pas de colis adapté. Je me suis donc rabattu sur un colis où mon tapuscrit rentrait à peu près (c'est-à-dire qu'il se cornait très légèrement, ainsi que la lettre d'accompagnement) livré en Colissimo (mode d'envoi que beaucoup d'éditeurs détestent parce que les forçant à aller à la Poste pour les récupérer) pour un tarif exorbitant (environ 10€ pour l'enveloppe et le Colissimo...) alors que finalement en achetant des enveloppes dans une bonne papeterie pour 1€ l'enveloppe et en l'envoyant en lettre simple, ça ne coûte plus que 5€50 l'envoi hors prix de l'enveloppe. On gagne donc à peu près 4€ par envoi pour une meilleure qualité et un résultat bien meilleur. La confiance donne de l'avance, qu'ils disent...
Concernant cette étape, il faut également réfléchir avant de balancer son texte. Si vous balancez tout d'un coup à tout le monde, vous aurez des réponses qui vont s'étaler entre quelques semaines et un an, voire plus. Mais surtout, vous risquez de recevoir une réponse positive d'un petit éditeur, sauter de joie, signer le contrat... et recevoir ensuite une réponse positive d'un éditeur plus important. Ça ne m'est jamais arrivé mais j'imagine que ça doit être une sensation bizarre, entre fierté et dépit. Pour éviter ça, il faut d'abord se renseigner sur les délais de réponses de chaque éditeur (quand c'est possible) et planifier ses envois en commençant par les plus longs à répondre et ses éditeurs préférés pour ensuite passer aux moins importants, le tout de façon très progressive. Clairement, ça peut prendre un an et demi, deux ans et ça peut être pour... rien du tout si tout le monde vous le refuse. Et si on la chance et le talent de signer un contrat, il faudra encore de longs mois avant que le livre ne soit publié. Ça peut même prendre une année... Autant de détails dont il vaut mieux avoir conscience dès le départ.
Lors de cette étape, un autre choix stratégique est à faire: doit-on joindre une enveloppe pré-timbrée pour que l'éditeur vous renvoie votre manuscrit en cas de refus? Si vous choisissez cette option, vos frais d'envois risquent de doubler, mais vos frais d'impression seront moindres. Ça demande donc calcul et réflexion. À titre personnel, l'envoi de mon bouquin est plus coûteux que son impression, donc inutile de joindre une enveloppe pour le retour (en l'occurrence il s'agit d'un colis) qui augmenterait encore la taille et le poids de l'envoi, et ainsi son prix... Je réimprimerai au besoin.

Voilà donc où j'en suis dans ma phase "roman/édition". Bien entendu, je compte évoquer chaque réponse reçue sur ce blog, et, si possible, expliquer concrètement comment cela se passe lorsqu'on est édité.
Mais chaque chose en son temps. La première réponse devrait venir de L'Atalante d'ici une bonne semaine (ils m'expliqueront juste comment les choses vont se dérouler) et dans un mois ce sera Gallimard (pour lequel j'ai assez peu d'espoirs, mais il faut bien tenter le coup).

vendredi 5 août 2011

La phase théâtre

Être publiée dans des revues littéraires m'a conféré un minimum de crédibilité. Je restais (et je reste encore) une illustre inconnue mais je disposais dès lors de quelques faits d'arme à mettre en avant.
C'est grâce à cela que j'ai rencontré un certain AE qui cherchait un auteur pour mettre en mots un projet de pièce de théâtre qu'il avait en tête avec son ami MA.
J'aime beaucoup le théâtre, mais paradoxalement, je m'y rends très peu. Il m'arrive d'en regarder à la télé et pour le reste je me contente des pièces jouées par certaines de mes connaissances. Et j'ai lu les inévitables Molière, Corneille, Racine, Shakespeare, Genet, Ionesco, Beckett, Jarry et j'en passe. Je dois donc dire que même si j'ai toujours trouvé cela agréable, me lancer ainsi dans cette aventure était particulièrement prétentieux. Je manquais à la fois de références et d'entraînement. Mais comme j'aime les défis et que je n'avais somme toute rien à perdre, j'ai accepté. Je vivais chez mes parents, et j'étais au chômage: la précision est primordiale.
L'avantage avec le théâtre, c'est qu'on voit directement les réactions des gens. Aucune hypocrisie, aucune diplomatie. Le public s'est déplacé pour la troupe et pour votre boulot, il ne vous connaît pas. Pas de pitié, pas de cadeau.
Mais avant d'en arriver à ce stade, il faut déjà écrire la pièce.
Jusque là, je n'avais encore jamais travaillé sur commande. J'avais toujours été seule avec moi-même, en exceptant les "critiques" de mes proches qui se bornaient généralement à "c'est très bien" ou "c'est génial" mais surtout "Je t'admire de faire ça, j'en serais bien incapable". Là, j'avais deux personnes qui avaient une idée en tête. La première étape a été de les pousser à abandonner cette idée, parce qu'elle était franchement mauvaise. Ensuite, le metteur en scène, l'excellent Daniel Decot, m'a donné quelques idées que j'ai immédiatement appliquées. L'air de rien, c'était beaucoup de travail, beaucoup de pages déchirées, beaucoup de mails, beaucoup de sessions téléphoniques, de prises de tête... Au final, c'était une expérience intéressante, enrichissante... mais que je n'ai plus envie de rééditer. Trop de frustration pour qu'au final le résultat ne me plaise qu'à moitié.
J'ai malgré tout terminé le chef-d’œuvre, les comédiens se sont rassemblés, le non moins excellent Pierre-Olivier Bouquegneau a pris le relais de Daniel Decot que des raisons de santé avaient écarté du projet. C'était une énorme galère, mais elle ne me concernait plus que de loin. Il fallait trouver et garder les bons comédiens, les financements, les costumes, les décors, les salles, s'occuper de la com etc. De multiples péripéties sur lesquelles je préfère passer. C'est juste pour dire que monter une pièce de théâtre, c'est pas aussi simple que ça pourrait en avoir l'air.

Et ce fut la première, dans un beau théâtre. C'est une impression à la fois étrange et agréable de voir ses personnages prendre vie, s'animer et suivre l'histoire qu'on a inventée. Le plus intéressant, pour moi, aura été l'interprétation des comédiens. Je m'étais tenue à l'écart, refusant de les influencer dans leur jeu, justement pour voir comment ils allaient se débrouiller avec la matière brut. Et il y a effectivement un fossé. On peut sans peine retrouver ce même fossé avec un lecteur de roman. Je le savais, mais le voir et l'entendre, c'est toujours mieux. Si je dis "chien" par exemple, vous allez vous imaginer un chien, sauf que ce ne sera sûrement pas le même que celui que moi j'imagine. C'est un fait primordial que tout écrivain doit garder en tête.
Et finalement, le public.
Plus encore que ce qui se passait sur scène, j'étais attentive à leurs réactions. Je voulais voir à quel moment ils souriaient, ils riaient et avec quelle intensité. Je n'ai pas été déçue par moi-même: ils riaient où je voulais qu'ils rient et avaient la chair de poule avec la scène finale. Je trouve fascinant de se dire qu'en pianotant sur un clavier on peut jouer avec les émotions des gens.
Mission accomplie. Le public était content. Le message de tolérance qu'il fallait faire passer est bien passé. La pièce a même été jouée au Maroc... où pour le coup le public n'a pas du tout ri aux mêmes moments. Question de culture, de langue, bien sûr. Ils étaient bien plus réceptifs à la mise en scène qu'au texte en lui-même.
La pièce aurait dû être rejouée après ça, mais un comédien voulait s'arrêter sur ce qu'il considérait comme une apogée. Après plusieurs autres départs et remplacements, plus personne n'avait assez de motivation pour repartir à zéro avec une nouvelle personne. Alors l'aventure s'est arrêtée là, pour cette pièce.

Parce que du coup, AE, le producteur, m'a proposé d'en écrire une autre, en me laissant plus de liberté. J'ai accepté. J'étais un peu plus satisfaite du résultat final... mais après quelques répétitions, je n'ai plus jamais eu de nouvelles. Projet abandonné. Ce sont les aléas du spectacle. Autre précision importante: je n'ai pas touché un centime pour aucune des deux pièces. Par contre, on me sollicite régulièrement pour écrire (toujours de façon bénévole) un peu tout et n'importe quoi. Parce que "c'est une passion pour toi! Tu l'as déjà fait, pourquoi tu le referais pas?". Parce que j'avais du temps, que j'étais nourrie, logée, blanchie par mes parents, que l'expérience m'intéressait à ce moment de ma vie et... que j'étais naïve. J'ai été exploitée à deux reprises, lors des remerciements à la fin des représentations, le producteur remerciait tout le monde y compris la boulangerie qui avait fourni les petits-pains (ce qui est bien normal), mais il m'oubliait systématiquement (ce qui l'est un peu moins). Donc, non merci!
Par la suite, d'autres (à commencer par moi-même) ont essayé, timidement, de monter cette nouvelle pièce mais à ce jour elle reste un simple texte sur papier.
Pour bien faire, à l'occasion, il faudrait que je la dépoussière, que je corrige quelques détails, que je l'améliore, à froid. Le mieux serait que je la réécrive.

A m'a également proposé d'écrire un scénario de long métrage. J'ai accepté sans grande conviction, avant de renoncer: écrire un scénario, c'est excessivement chiant et je n'avais aucune envie de perdre des mois voire des années de boulot pour un objet qui avait de bonnes chances de finir dans un tiroir voire une poubelle. Si j'avais été au bout et que ça avait marché, ça aurait été un sacré orgasme mais si on n'y croit pas dès le départ, c'est pas la peine de forcer. À la rigueur, motivée par une avance de quelques milliers d'euros, j'aurais pu faire l'effort. Mais là, non.

Toujours est-il que cette expérience théâtrale constitue un plus sur mon CV littéraire et que cela a conforté plus encore ma confiance en moi. C'est donc là que j'ai décidé de me remettre au roman, ce qui est une autre paire de manches.

samedi 4 juin 2011

Les débuts et les revues littéraires

Comme la plupart d'entre vous, j'ai commencé à écrire pour le fun, simplement parce que j'aimais ça. Comme la plupart d'entre vous, j'ai fait lire mes textes à des proches, qui ont manifesté des expressions extatiques. A cause de ces réactions et de mon extrême naïveté en partie excusée par ma jeunesse, j'y ai cru.
C'est ainsi que tout a débuté pour moi. J'étais encore au lycée à ce moment, aux portes du troisième millénaire.
À l'époque, j'étais à des années lumières de m'imaginer la complexité et l'étendue du monde littéraire. Je ne lisais pratiquement que ce qu'on appelle, à tort, les "classiques" de la littérature (à tort, parce que le terme "classique" fait référence à un courant et une époque qui s'étend du XVIème au XVIIIème siècles. Considérer Hugo comme un classique est donc par exemple un vilain anachronisme et une terrible erreur.) et je ne connaissais que quelques gros éditeurs. Autrement dit, j'avais absolument tout ce qu'il me fallait pour... me planter en beauté!
Parce que quand on écrit, plus ou moins consciemment, on se compare avec ce qu'on connaît. On est TOUJOURS influencé par ses lectures, même les plus lointaines. Connaître les grandes œuvres est ainsi une excellente chose, mais c'est nettement insuffisant. On n'écrit pas en 2011 comme on écrivait au XIXème siècle. Entre-temps, le monde, la langue et les lecteurs ont changé. Ce ne sont plus les mêmes attentes, plus les mêmes mots, plus les mêmes thèmes. Le statut de la poésie a complètement changé, par exemple.
Il est donc absolument nécessaire de lire de la littérature contemporaine, de regarder le présent et d'essayer de se projeter sur l'avenir pour éviter de passer pour un ringard.
J'ignorais également à mes débuts l'interminable travail que représente l'écriture. Se lancer la plume (ou le clavier) à la main, sans trop savoir où on va, sans trop savoir comment tourner les choses, quelle focalisation, quel temps choisir et imaginer qu'une fois posé le mot "fin", le texte sera éditable n'est pas réaliste. C'est une chose possible, dans l'absolu, comme éditer de la poésie, mais très, très rares sont ceux capables d'un tel exploit. En réalité, il faut lire énormément, écrire des milliers de pages de brouillon, se reprendre encore et encore et encore, s'enrichir en permanence, prendre du recul, pester, cracher sur ses anciens textes et persévérer.
Paradoxalement, écrire est un métier à double temps plein... qui met énormément de temps avant de rapporter un malheureux centime; quand ça rapporte quelque chose...
Et indépendamment de l'écriture en elle-même, il y a tous les éléments que je vais tâcher de présenter sur ce blog: les éditeurs, l'auto-édition, la législation, les techniques... Tout cela représente également un lourd investissement (que je vais vous épargner du mieux de mes possibilités) pour lequel l'auteur, la tête dans les étoiles, est rarement un spécialiste.

Pour mon plus grand plaisir, j'ai eu la chance de pouvoir suivre des études de lettres modernes qui m'ont énormément appris. C'est au cours de celles-ci que j'ai pris conscience de l'étendue et de la grande diversité du monde littéraire. J'ai pu discuter avec certains de mes enseignants/chercheurs qui m'ont notamment fait découvrir l'existence des revues littéraires, m'expliquant que certains auteurs, pourtant parfaitement talentueux, ne parvenaient guère qu'à voir leurs textes publiés dans ces revues, et refusés par les maisons d'édition, parfois toute leur vie. C'est là qu'on m'a également expliqué que songer à vivre de sa plume n'était pas une option envisageable, puisqu'en France seuls onze auteurs pouvaient se vanter d'y parvenir (en réalité, il se trouve que ce chiffre pourrait être plus élevé, en considérant que beaucoup d'écrivains pourraient se contenter de vivre sur leurs droits d'auteur mais préfèrent cumuler avec un emploi de chercheur, de journaliste, d'enseignant etc. mais ça ne fait pas non plus un pourcentage très élevé, au total.)

Alors je me suis dit que je pourrais mettre quelques uns de mes textes à l'épreuve du jugement de ces revues littéraires. Si j'étais unanimement refusée... hé bien je n'aurais plus qu'à abandonner, ou à travailler encore plus farouchement.
J'avais heureusement écrit une majorité de nouvelles et de poèmes. J'ai préféré laisser tomber la poésie, me jugeant d'emblée trop mauvais et conscient que cela ne m'amènerait au mieux que quelques maigres fiertés. J'ai choisi plusieurs nouvelles, j'ai fouillé sur Internet à la recherche de toutes les revues que je pouvais trouver, j'ai éliminé toutes celles qui, pour une raison ou une autre, ne me concernaient pas, j'ai rédigé quelques lettres d'accompagnement, soigné ma mise en page et j'ai envoyé tout ça.
Les délais de réponse peuvent varier de quelques semaines à... deux ans. Dans mon cas, j'ai reçu mes premières réponses positives très rapidement. Elles émanaient de feu la revue Le Bord de l'eau et des Hésitations d'une mouche. Je vous laisse imaginer l'heure de gloire pour la jeunette que j'étais encore. Cela voulait donc dire que j'avais effectivement quelques talents littéraires. Bien sûr, j'étais bien loin du prix Nobel, mais c'était pour le moins très encourageant. Qu'un ami ou un membre de votre famille vous trouve génial, c'est normal. Ça le fait à tout le monde. Mais que des directeurs de revues littéraires sérieuses que je ne connaissais absolument pas me considèrent comme digne de figurer dans leurs ouvrages, je peux vous dire que ça vous rebooste sacrément et que cela vous rend d'autant plus crédible auprès de n'importe qui.
Je n'étais plus un jeune prétentieux qui se prenait pour un écrivain, mais un véritable écrivain, certifié conforme par des personnes parfaitement crédibles. La même revue que Mireille Calmel et ses dizaines de milliers d'exemplaires de bouquins vendus...
Je pouvais donc continuer dans cette voie, et après une longue pause, j'ai remis le couvert en sollicitant d'autres revues: Mil'Feuilles Par Chemins et Les Nouveaux Cahiers de l'Adour, tout en persistant avec Les Hésitations d'une mouche. Prouvant ainsi définitivement que j'avais un certain talent, sans plus de prétention. Disons, pour simplifier que cela me donnait quelques raisons de penser que certaines personnes étaient susceptibles d'aimer ma prose.

Au delà de l'évident moteur, du précieux encouragement que constituent ces publications, c'est aussi et surtout une manière de se faire un nom ou un pseudo (dans mon cas c'est un peu foiré vu que j'ai changé de pseudo en cours de route, passant de Mike Burnley à Marc Anciel puis Nicolas Mordray et enfin (?) Laure Mordray). Et cela peut grandement faciliter les contacts avec d'autres revues mais surtout avec des éditeurs, qui ne verront plus en vous un parfait débutant, mais bien un auteur doté d'un certain potentiel déjà reconnu par certains, sans compter des contacts et lectures intéressantes que cela peut au passage occasionner.
C'est pourquoi je considère qu'il s'agit d'une étape essentielle et incontournable pour tout écrivain.