lundi 30 mai 2011

Les revues littéraires qui publient des nouvelles

Là encore, afin de vous faciliter la vie (et de compliquer la mienne), je vais vous diviser cela en deux catégories: les nouvelles généralistes et les nouvelles de "l'imaginaire". En sachant qu'une même revue peut se retrouver à la fois dans les deux catégories. En sachant que les revues vivent, meurent et changent plus vite encore que les maisons d'édition, il y aura de fréquentes mises à jour à faire.

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Les éditeurs qui publient des romans généralistes

Les éditeurs en gras sont ceux qui ont répondu à ma sollicitation ou qui m'ont spontanément envoyé les informations demandées. Ceux qui ont en plus un astérisque à côté de leurs noms sont ceux qui m'ont répondu dès ma première sollicitation. Il me semble normal de les mettre en avant, d'autant que j'interprète cela comme un gage de disponibilité et d'ouverture (peut-être ont-ils aussi une boîte mail qui n'a pas envoyé mon mail directement dans la rubrique "spams").
Si vous avez des informations supplémentaires, des corrections à apporter par rapport à l'un de ces éditeurs, n'hésitez pas à m'en faire part en laissant un commentaire sur leur fiche. De même, si vous avez un éditeur à me suggérer, signalez-le moi.
Important: si l'un des éditeurs ci-dessous vous a proposé un contrat à compte d'auteur, laissez un commentaire sur sa fiche. Si j'en ai confirmation, je le déplacerai dans la catégorie adéquate.
  • Les plus importantes
- Âge d'Homme
Albin-Michel
- Archipel
- Belfond
Boréal *
- Buchet/Chastel
- Cherche midi
- Denoël
- Différence
- Fayard
- Flammarion
- Gallimard
- Grasset
- Laffont
- Lattès
- Mercure de France
- Mille et une nuits
- Plon
- Presses de la cité
- Rocher
- Rouergue
- Seuil
- Stock
- Table ronde
- Gawsewitch *
  • Les éditeurs d'importance moyenne
- L'Ampoule
- Bérénice
- Bleu autour
- Campiche
- Cerisier
- Chèvre feuille étoilée
- Contrebandiers
- Des Femmes
- Galaade
- Normant
- Diabase
- Dragonne
- Fédérop
- Gros textes
- Hache
- Hamy
- Hèbe
- Hermaphrodite
- Hexagone
- Inventaire
- Kirographaires *
- N & B
- Odin
- Opales
- Ours blanc
- Sansonnet
- Chloé des lys
- Corsaire *
- Regain de lecture * (essais, documents)
- Emue books *
- Le Mot fou *
- Maison rose *
- Le Texte vivant *
- Lunatique *
- Citron Cyanure *
- Assyelle *
- Siloë
- Passager clandestin
- Albertine
- Cygne
- Alchimistes du verbe
- Velours
- Impressions nouvelles
- Mortagne
- Sonatine
- Octobre
- Rebelle *
- iPagination *

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Les éditeurs qui publient des romans

Ce sont forcément les plus nombreux, puisqu'il s'agit du genre fictionnel le plus lu. Dans un souci de faciliter vos recherches, je vais, là encore, les diviser en deux catégories: d'un côté, les éditeurs qui publient des romans dits "généralistes", et de l'autre ceux qui publient ce qu'on appelle "littérature de l'imaginaire" ou paralittérature (science fiction, polars, fantasy, fantastique...), suivant qu'on soit méprisant envers ce genre ou pas. Bien entendu, certains se retrouveront dans les deux catégories.
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dimanche 29 mai 2011

Interview de Roger Gaillard

INTERVIEW du jars de L’Oie plate par M. L.

Pouvez-vous nous dire comment se porte l'édition en France ?
Bien, très bien même, si on se base sur les indicateurs périodiques de Livres Hebdo, le magazine des professionnels de l’édition. Cela reflète avant tout les résultats du milieu de l’édition parisienne qui truste la plupart des titres, des auteurs à succès, des critiques littéraires et des espaces publicitaires, qui envahit, via les grands diffuseurs et distributeurs, les linéaires forcément limités des libraires soumis à l’office*
Un peu moins bien lorsqu’on envisage le sort des petits éditeurs qui tentent de se faire une place entre les poids lourds parisiens. Les petites maisons de littérature de création sont souvent condamnées à publier de jeunes auteurs prometteurs que la grande édition débauchera s’ils confirment leurs promesses, les fonds de tiroir (pas inintéressant d’ailleurs) d’auteurs très connus et des auteurs « maison » qui le resteront car leur seul tort provient de la modicité des ventes de leurs ouvrages. Auteurs généralement peu ou pas connus PLUS manque de visibilité dans les médias et chez les libraires, vous avez là les ingrédients qui font du petit éditeur qui croit dans l’originalité de ses choix littéraires un forçat sous payé mais libre, un défricheur pour le compte des « nantis » de l’édition.
L’édition française – la grande comme la petite – est aujourd’hui à la croisée des chemins : les gens passent de plus en plus de temps à regarder des écrans plutôt que de lire des livres. Comme parallèlement, de plus en plus d’individus ont accès à la culture, il n’y a pas effondrement mais plutôt un léger tassement. La profession compense en produisant de plus en plus de titres qu’elle vend de moins en moins bien. L’important c’est d‘occuper le terrain avec le culte de la nouveauté. Elle y est aidée par deux progrès technologique récents : l’impression numérique qui autorise de très petits tirages, Internet qui devient à la fois un concentrateur et un accélérateur d’informations. Jusqu’à quand l’édition compensera-t-elle ? Bien malin qui pourrait le dire aujourd’hui !
Un mot sur les auteurs car il n’y a pas d’édition sans auteur. Leur situation tend à devenir la suivante : plus de livres, c’est plus d’auteurs publiés (avec des critères qualitatifs en légère baisse) ; moins d'exemplaires tirés et vendus, moins de droits d’auteur. Mais l’attraction de l’édition reste forte car il y a de plus en plus de candidats. Les gros margoulins de l’édition à compte d’auteur ont encore de beaux jours devant eux. Ni le système éditorial actuel, ni les milieux judiciaires et médiatiques n’ont envi de lever le voile sur cet aspect peu reluisant du « Livre piège à gogos » !
La faiblesse des petits éditeurs les pousse-t-elle parfois à profiter des auteurs désespérant de se faire éditer?
Le « parfois » résume assez bien là réalité des pratiques. Pour un petit éditeur qui navigue sur la corde raide, il devient tentant d’alléger ses charges de trésorerie en mettant l’auteur à contribution. Quelques-uns uns cèdent à cette facilité qui consiste généralement à vendre à l’écrivain une partie du tirage initial. C’est un compte d’auteur abusif crapuleux** car l’éditeur impose à l’auteur une contrainte financière sans contrepartie. Tous les inconvénients du contrat normal (cessions maximales, droits d’auteurs à minima) doivent être acceptés sinon l’éditeur ne publie pas. Cette pratique, qui aplanit provisoirement les problèmes de diffusion, se révèle être un piège pour les 2 partenaires.
La différence entre les comptes d’auteur occasionnels pratiqués par un éditeur normal et un éditeur prestataire spécialisé dans le créneau tient en plusieurs points : ce n’est pas le même métier ; le prestataire peut se révéler honnête et scrupuleux (il n’y a pas que des arnaqueurs) ; l’éditeur normal est toujours un éditeur abusif car il a honte d’une pratique qui dérange et abaisse son échelle de valeurs, risque de nuire à son image... et surtout il ne tient pas à ce que cela se sache. C’est pour cela qu’il bidouille et pourrit son contrat d’édition habituel plutôt que d’utiliser un contrat à C/A correct.
Il est normal qu’un auteur s’investisse dans la promotion de son livre par le biais d'interviews ou de séances de signatures en librairie ou lors des salons. En revanche, il faut absolument lui déconseiller de donner suite aux atermoiements d’un éditeur qui, à demi mots, lui ferait comprendre que la publication serait possible à la condition qu’il mette la main à la poche. Les conséquences de ces offres plus ou moins suggérées sont de deux ordres : l’éditeur n’est pas réellement convaincu par le texte ; il ne fera rien pour le promouvoir car l’ouvrage dépareille son catalogue. Pourquoi ferait-il des efforts, puisqu’une partie du tirage a été prévendue.
Hormis le fait de se procurer vos publications, quels conseils donneriez-vous aux auteurs en quête d'éditeur?
Avoir une ligne de conduite rationnelle, réaliste. Il ne s’agit pas seulement de savoir jusqu’où on peut aller pour satisfaire un désir de publication, mais aussi de construire une stratégie qui accumule les atouts. Lire les auteurs contemporains de préférence aux classiques ; les lire plus pour se comparer que pour le plaisir ou la distraction ; se relire et se corriger sans complaisance (100 fois sur le métier etc.) ; recueillir des avis indépendants ; fuir les critiques positives des amis particulièrement lorsque rien ne les étaye.
Evaluer votre œuvre comme le ferait un maquignon. Cibler votre lectorat. Croire qu’on a écrit un texte inclassable, un chef d’œuvre incompris dénote une absence de distanciation qui tournera très vite à l’aigreur. Chaque refus d’éditeur sera vécu comme une agression profonde de l’ego.
L’annuaire des éditeurs (Audace) et 150 Questions sur l’édition décrivent sans complaisance le milieu éditorial dans lequel le jeune auteur cherche à se faire une petite place. Il est prudent de recouper les sélections d’éditeurs opérées dans Audace par d’autres sources en allant voir leurs sites Internet, ce qu’en disent des articles en ligne, les forums ou les blogs, sans oublier l’avis de son libraire.
Evitez de négliger les petites maisons au motif qu’elles sont mal diffusées, les éditeurs régionaux car leurs ouvrages ont peu d’échos dans la presse nationale et surtout, surtout ne céder pas trop vite au découragement et aux sirènes du compte d’auteur abusif. Publier chez les arnaqueurs, c’est démarrer sa carrière littéraire avec une étiquette de gogo qui risque de vous suivre et vous poursuivre longtemps.
Bref, s’il fallait résumer en 4 verbes une bonne stratégie de publication, ce serait : retravailler, distancier et s’informer sans se décourager. Posséder un réel talent d’écriture, ça aide, même si ça ne suffit pas toujours !
Roger Gaillard

Notes :
* Nouveautés expédiées systématiquement au libraire par l’éditeur ou le diffuseur Le libraire le paye avant de les avoir vendu. Il sera crédité 3 mois plus tard des invendus qu’il retourne.
** Par rapport aux règles de l'article L-132-2 du Code de la propriété intellectuelle qui régit l’édition à compte d’auteur. Les auteurs pressentis n’appartiennent pas au tout venant des gogos mais ils vivront la même mésaventure. Les manuscrits comportent des qualités substantielles que l’éditeur juge insuffisantes.

150 questions sur l'édition, de Marc Autret




Dans la série "aide aux écrivains" voilà le ptit dernier que je me suis enfilé. Je pourrais faire ultra-court en disant simplement que 150 questions sur l'édition est un must que tout auteur devrait avoir dans sa bibliothèque mais je vais quand même développer un peu.
Déjà ce livre est édité par L'Oie plate, comme Audace. Il fait donc partie de la petite famille issue du Calcre, devenu Cose-calcre (allez faire un tour sur leur site, ça vaut le coup d'oeil), association qui a pour but la défense des écrivains contre les (nombreux) rapaces de l'édition. C'est déjà un gage de qualité en soi.
Globalement, il traite des mêmes sujets que Publier son livre, qui est déjà excellent, mais il est encore plus complet. J'irai même jusqu'à dire que Publier son livre pourrait faire une bonne introduction à 150 questions sur l'édition. Je ne regrette pas pour autant mon précédent achat mais quitte à choisir entre les deux, c'est ce dernier qu'il faut prendre, sans hésitation.
Qu'est-ce qu'on y trouve?
- Des points de terminologie, des organismes à connaître impérativement (comme l'Agessa par exemple), des définitions précises...

- Une explication détaillée et commentée de toute la législation qui encadre le monde littéraire, en sachant qu'elle est vaste et particulièrement complexe (et souvent assez ambiguë).

- Les contrats et comment ça marche quand un éditeur accepte de nous éditer, à quoi il faut faire particulièrement attention, les mauvaises surprises, les faux contrats, la durée de vie d'un livre, les clauses écrites en tout petit et qui ont une grande importance, comment changer d'éditeur, comment se faire prendre en otage par un éditeur, ce que touche un éditeur, un diffuseur etc etc

- Les méthodes et stratégies pour éviter de perdre du temps, du pognon et de bonnes occasions et éviter aux éditeurs de perdre du temps, du pognon et de bonnes occasions, aussi.

- Ce qu'il faut absolument savoir avant de se lancer dans l'auto-édition, l'édition à compte d'auteur, l'édition de compte à demi, leurs risques, leurs pièges, leurs rares avantages, les rares cas où ils peuvent être intéressants...

- Les fiches techniques portant sur à peu près tout: comment présenter son manuscrit, la PAO, les PDF, les caractères spéciaux sur un clavier, l'ours, l'ISBN...

Tout ça est présenté de façon très simple et concrête avec de courtes fiches classées par thèmes, avec des titres suffisamment explicites et des renvois, comme sur un site Internet, pour trouver directement ce qu'on y cherche.

Inutile de m'appesantir sur la question, je pense que le message est passé, ce livre est le meilleur allié de l'auteur, avec Audace et l'Arlit pour trouver un éditeur et surtout sans se faire sodomiser.

Publier son livre, de Nicolas Delecourt et Laurence Happe-Durieux



Dans la série "aide aux écrivains" voici Publier son livre aux éditions (inconnues jusque là à mon bataillon) du Puits fleuri.

Alors, autant être honnête tout de suite: je ne sais pas encore si leurs conseils sont judicieux, mais si vous me voyez faire de la pub pour un autre de mes bouquins, vous pourrez vous dire qu'il y a des chances pour que ce livre y soit pour quelque chose.

En attendant, je vais tâcher d'être rapide, ayant pu constater que les gros pavés ne sont que très rarement lus sur les blogs.

En premier lieu, je dirais que ce bouquin est moins essentiel qu'Audace pour tout écrivain, puisque ce dernier synthétise les conseils donnés, en plus de donner une liste exhaustive d'éditeurs. Ils n'en sont pas moins complémentaires et les auteurs conseillent également d'acheter Audace.

Le livre commence par un historique de l'édition depuis Gütenberg et même avant, jusqu'à aujourd'hui. Ce n'est pas approfondi, ce n'est pas indispensable mais il est vrai que c'est toujours bon d'avoir ça en tête.
Ensuite, les auteurs nous présentent les étapes successives lorsqu'on est publié, ce qui est déjà nettement plus indispensable pour savoir à quoi s'attendre et où on fout les pieds. Ca nous permet aussi de nous mettre à la place de l'éditeur, et donc d'adapter sa stratégie et sa communication.
Point très intéressant: la légalité! Quelques textes qu'il faut connaître pour éviter de se faire attaquer en justice pour diffamation, par exemple...
Autre point plus qu'intéressant: les stratégies à adopter pour se trouver un éditeur.
Sur ce point, je me permets une aparté pour souligner une dizaine de pages qui m'ont fait jubiler à leur découverte, et que je suis en train d'apprendre par coeur: quelques règles de syntaxe, avec les erreurs les plus communes. On trouve notamment la règle d'écriture des nombres et l'accord du participe passé... C'est vrai qu'on a un shouïa trop tendance à faire confiance au correcteur orthographique de Word et à son instinct. Dans mon cas, c'était un complexe, ces hésitations sur des conneries que des gamins de 10 ans sont censés savoir sur le bout des doigts et que moi j'avais franchement oublié. Rien que pour cette dizaine de pages, je ne regrette absolument pas mon achat!
On trouve également un point qui peut faire du bien aux paranos que nous sommes pour protéger son (chef d')oeuvre, avec toutes les techniques existantes, les coûts et les adresses.
Incontournable, le fameux contrat d'édition, le sésame, la jubilation ultime... si on lit bien entre les lignes pour ne pas se faire avoir comme un bleu (chose très fréquente dans le milieu).

Ça, c'était la première partie portant sur l'édition traditionnelle. La seconde porte sur "le piège de l'édition à compte d'auteur". Rarement, ça peut être une bonne solution, quand on n'en a les moyens. La plupart du temps c'est une arnaque finie et inutilement ruineuse. Ce livre vous explique comment on se fait baiser et comment on peut éviter.

Et pour finir, on trouve un point complet sur l'auto édition, pour ceux qui croient en eux, mais qui ne trouvent pas d'éditeur, qui ont du temps, de l'argent et une ****** de détermination, parce que là du coup il faut tout faire soi-même. Si ça marche, youpi c'est génial, on remporte pratiquement 100% de la vente du bouquin. Si ça marche pas... Ben on sait à quoi s'en tenir.


Ce bouquin a l'avantage d'être complet sans être rasoir et d'aller au concret, au plus près des besoins des nouveaux auteurs. On y trouve également tout un tas d'adresses utiles, de livres à acheter, de personnes ou d'associations à contacter au besoin.
En d'autres termes: que du bonheur et des conseils vraiment utiles pour faire son entrée dans le monde littéraire, et le tout pour une vingtaine d'Euros.

L'Arlit et Cie, de Roger Gaillard

Malheureusement, L'oie plate a fini par rendre les armes. Il n'existe plus de version actualisée. Néanmoins, si vous parvenez à vous en procurer un exemplaire, il contient de précieuses informations.



Dans la série des articles d’utilité publique, voici la critique d’un autre bouquin estampillé L’Oie plate, et qui devrait également figurer en bonne place dans la bibliothèque de chaque écrivain : L’Arlit et Cie.
Sous ce nom bizarre se cache l’équivalent d’Audace pour les revues littéraires. En effet, un écrivain un tant soit peu logique, avant de s’attaquer avec sa bite et son couteau au monde de l’édition, doit rentrer par la petite porte et faire ses armes grâce à de courts textes, nouvelles, contes et voir ce que les revues littéraires en pensent.
C’est une démarche qui est humble et intéressante dans la mesure où c’est une bonne technique pour démarrer un réseau dans le petit monde de la littérature. Quand on sait que bon nombres d’éditeurs ont leur propre revue, on comprend de suite l’intérêt de leur envoyer de petits textes.
Je rajouterai à cela qu’écrire un roman est une entreprise très longue, compliquée et fastidieuse. Si cette entreprise se solde par un échec, un refus systématique et catégorique de tous les éditeurs, ça peut faire très mal au cul ! C’est un coup à laisser tomber l’écriture à jamais. Alors qu’en passant par les revues, on prend nettement moins de risques, l’investissement est moindre, tout se fait progressivement, naturellement… On prend confiance et contact, en douceur.
Seulement, les revues littéraires ne se trouvent pas chez le libraire du coin et bon nombre de gens croient que cela se limite à une poignée… Grave erreur ! Il en existe à peu près autant que des éditeurs,c'est-à-dire des centaines ! On les trouve sur Internet, dans des librairies spécialisées, sur leur lieu de production… Bref elles sont cachées parce que généralement lues par une minorité, limite une élite intellectuelle !Il faut donc fouiller pour les trouver.
Et c’est là que L’Arlit intervient. Ce bouquin vous évite tout simplement de passer de longues heures à fouiller le Web à la recherche de LA revue qui correspond à votre style, votre genre et tout ça.
Pour chaque revue répertoriée, vous avez une petite fiche descriptive, comme pour Audace, qui permet de cibler vos envois et de connaitre un peu mieux chaque revue.

Audace, de Roger Gaillard


Malheureusement, L'oie plate a fini par rendre les armes. Il n'existe plus de version actualisée. Néanmoins, si vous parvenez à vous en procurer un exemplaire, il contient de précieuses informations.


 Cet article est d'utilité publique. Au cours de mes errances sur le web et notamment sur les forums littéraires tels que Jeunes écrivains et Forum littéraire, j'ai pu me rendre compte que certaines questions revenaient régulièrement concernant le monde de l'édition. Il faut dire que cet univers est une jungle inextricable dans laquelle le néophyte peut très facilement se perdre et même assez souvent se faire bouffer par un tigre ou un serpent.

Des éditeurs, il en existe des centaines rien que dans la francophonie. Quelques uns sont archi-connus et font rêver tous les jeunes auteurs: Flammarion, Gallimard, Albin Michel... Autant de grosses maisons qui recoivent des centaines de textes tous les mois, et qui ne les lisent que très rarement. Alors qu'à côté il existe des centaines d'éditeurs moyens ou petits, tout à fait convenables, qui adorent à la fois la littérature et les écrivains mais qui souffrent d'un manque de visibilité. Et Audace les répertorie.

Mais la force de ce bouquin n'est pas simplement là, elle est aussi dans les conseils qu'il donne concernant les contrats d'édition. Il attire surtout l'attention sur les dangers du compte d'auteur et sur les rapaces de l'édition qui n'attendent que vous, pauvres néophytes, pour se faire un max de pognon sur vous, votre naïveté, votre ignorance, votre ego qui vous persuade que vous avez écrit encore mieux que le Da Vinci code et que vous allez donc en vendre des millions à travers le monde...
Et ils sont nombreux dans le genre, à se faire de la pub sur Internet, sur les forums par exemple ou de petits encarts dans les magazines, comme Marianne. Petit exemple avec les éditions Baudelaire où j'avais envoyé le manuscrit de Différent, comme tout le monde, ma modeste pièce de théâtre. J'adore Baudelaire, j'avais trouvé la pub dans un magazine cité plus haut que j'apprécie beaucoup et qui se fait fort de dénoncer tous les méchants de notre société, alors je me suis dit "Pourquoi pas essayer?" Assez rapidement, j'ai reçu une réponse très positive et un contrat magnifiquement présenté qui m'a presque fait mourir de rire. Pour publier ma pièce de théâtre, ils me demandaient 2428€80!!! Payable en plusieurs fois, évidemment... En sachant que je n'avais encore rien publié et qu'on peut s'estimer satisfait lorsqu'une pièce de théâtre se vend à 100 exemplaires à 12€, et en sachant qu'en général on touche 10% sur un bouquin (pour Baudelaire il me semble que c'était heureusement un peu plus quand même)... hé bien même en étant méga optimiste, ça ne nous fait pas le compte! Très loin de là!
Dans mon cas personnel, je n'avais de toute façon pas les moyens, du tout, et puis je suis suffisamment lucide pour me rendre compte du grotesque de la proposition, mais d'autres doivent tomber dans le panneau. A la limite, ça pourrait ne pas être grave s'ils en étaient restés là. Ils m'ont envoyé ça pour me décourager, pourrait-on se dire. Sauf qu'ils m'ont relancée par mail quelques mois plus tard, en vantant mon ouvrage et en me signifiant la possibilité de revoir à la baisse leurs tarifs. Je leur ai répondu que s'ils trouvaient mon bouquin si bien que ça, ils n'avaient qu'à me proposer un vrai contrat d'édition dans lequel je n'aurais rien à débourser... Ma réponse demeure à ce jour sans réponse...

Voilà donc l'utilité publique d'Audace et de l'ensemble des publications de L'Oie plate, dont je parlerai par la suite, un bouquin à la fois.
Concrètement, comment ça se présente?

Dans sa première partie, l'auteur se livre à un état des lieux et à quelques conseils dans le démarchage des maisons d'édition, les différents types de contrat, les stratégies par genre etc etc. C'est assez synthétique parce qu'il développe toutes ces questions dans ses autres publications, mais c'est à apprendre par coeur.
Dans la seconde partie, Roger Gaillard recense tous les éditeurs qu'il connait, par ordre alphabétique, avec une belle petite fiche descriptive à chaque fois.
Ces fiches sont réalisées grâce à un questionnaire qu'il envoie à chacun de ces éditeurs et par l'expérience, c'est à dire les jugements d'écrivains et de professionnels qui ont "testé" ces entreprises et qui ont pu en discuter avec lui.
On trouve donc tout ce qu'il y a à savoir sur ces éditeurs: ce qu'ils éditent, leur philosophie, leur importance, le nombre de publications, comment ils trouvent leurs nouveaux auteurs, comment leur envoyer son manuscrit, combien de temps ils mettent à répondre, quelques conseils personnalisés etc etc etc
Je peux vous assurer que c'est complet de chez complet. Et, en bonus, pour les éditeurs à compte d'auteur, il pousse même jusqu'à décerner des étoiles pour ceux à qui on peut faire confiance, et des tomates pour ceux qu'il faut éviter comme la peste.

Il s'agit donc, vraiment, du bouquin que tout écrivain doit avoir dans sa bibliothèque s'il souhaite se confronter au monde de l'édition.
En plus, même si c'est anecdotique, j'ai eu l'occasion de discuter avec monsieur Gaillard, par téléphone et par mail, et je peux vous dire que c'est un type sympa, et très engagé dans la défense des auteurs. Un mec de confiance, quoi...
Les faiblesses du bouquin.
Malheureusement, tout n'est pas parfait non plus.
Le prix, déjà, en fait un investissement, certes rentable mais qui fait quand même réfléchir quand on manque de thune: 45€ (il est en promo en ce moment, moi je l'ai payé 54€). Cela dit, sur le site de L'Oie plate, on trouve quelques conseils qui figurent dans le livre, et ça c'est cadeau. Et puis, ça vaut largement le coup.
Plus embêtant: la rareté des mises à jour. Mon bouquin date de 2005 et il n'y a toujours pas eu de nouvelle version. Pourtant, le monde éditorial n'arrête de bouger, d'évoluer... Des éditeurs naissent pendant que d'autres meurent... Donc c'est un ptit peu emmerdant. D'un autre côté, c'est aussi notre faute. Ca demande énormément de boulot de réaliser un tel bouquin et si on participait un peu plus en envoyant nos expériences et découvertes, et si on achetait un peu plus de leurs bouquins, ils pourraient sans doute s'y consacrer d'avantage. Cela dit, on peut également trouver sur le site une rubrique "Le lifting d'Audace" qui apporte les nécessaires corrections à ce livre, gratuitement. Elles n'y sont sans doute pas toutes mais ça reste appréciable.
Dernier défaut: il manque quelques éditeurs. De par mon expérience, il en manque même des centaines. Le bouquin est déjà conséquent mais rien que pour le théâtre (je suis en pleine recherche d'éditeur pour ma deuxième pièce), il en manque un sacré paquet. Je pense que d'ici quelques temps je vais lui proposer un partenariat pour combler ses lacunes et pour pouvoir également propager sa bonne parole.
Conclusion.

Je suis écrivain et c'est ma Bible et je pense que chaque écrivain devrait l'avoir en sa possession pour éviter de se faire baiser et pour optimiser ses chances d'être bien édité et diffusé.
Le Must, donc.

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