lundi 30 mai 2011

Les revues littéraires qui publient des nouvelles

Là encore, afin de vous faciliter la vie (et de compliquer la mienne), je vais vous diviser cela en deux catégories: les nouvelles généralistes et les nouvelles de "l'imaginaire". En sachant qu'une même revue peut se retrouver à la fois dans les deux catégories. En sachant que les revues vivent, meurent et changent plus vite encore que les maisons d'édition, il y aura de fréquentes mises à jour à faire.

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Les éditeurs qui publient des romans généralistes

Les éditeurs en gras sont ceux qui ont répondu à ma sollicitation ou qui m'ont spontanément envoyé les informations demandées. Ceux qui ont en plus un astérisque à côté de leurs noms sont ceux qui m'ont répondu dès ma première sollicitation. Il me semble normal de les mettre en avant, d'autant que j'interprète cela comme un gage de disponibilité et d'ouverture (peut-être ont-ils aussi une boîte mail qui n'a pas envoyé mon mail directement dans la rubrique "spams").
Si vous avez des informations supplémentaires, des corrections à apporter par rapport à l'un de ces éditeurs, n'hésitez pas à m'en faire part en laissant un commentaire sur leur fiche. De même, si vous avez un éditeur à me suggérer, signalez-le moi.
Important: si l'un des éditeurs ci-dessous vous a proposé un contrat à compte d'auteur, laissez un commentaire sur sa fiche. Si j'en ai confirmation, je le déplacerai dans la catégorie adéquate.
  • Les plus importantes
- Âge d'Homme
Albin-Michel
- Archipel
- Belfond
Boréal *
- Buchet/Chastel
- Cherche midi
- Denoël
- Différence
- Fayard
- Flammarion
- Gallimard
- Grasset
- Laffont
- Lattès
- Mercure de France
- Mille et une nuits
- Plon
- Presses de la cité
- Rocher
- Rouergue
- Seuil
- Stock
- Table ronde
- Gawsewitch *
  • Les éditeurs d'importance moyenne
- L'Ampoule
- Bérénice
- Bleu autour
- Campiche
- Cerisier
- Chèvre feuille étoilée
- Contrebandiers
- Des Femmes
- Galaade
- Normant
- Diabase
- Dragonne
- Fédérop
- Gros textes
- Hache
- Hamy
- Hèbe
- Hermaphrodite
- Hexagone
- Inventaire
- Kirographaires *
- N & B
- Odin
- Opales
- Ours blanc
- Sansonnet
- Chloé des lys
- Corsaire *
- Regain de lecture * (essais, documents)
- Emue books *
- Le Mot fou *
- Maison rose *
- Le Texte vivant *
- Lunatique *
- Citron Cyanure *
- Assyelle *
- Siloë
- Passager clandestin
- Albertine
- Cygne
- Alchimistes du verbe
- Velours
- Impressions nouvelles
- Mortagne
- Sonatine
- Octobre
- Rebelle *
- iPagination *

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Les éditeurs qui publient des romans

Ce sont forcément les plus nombreux, puisqu'il s'agit du genre fictionnel le plus lu. Dans un souci de faciliter vos recherches, je vais, là encore, les diviser en deux catégories: d'un côté, les éditeurs qui publient des romans dits "généralistes", et de l'autre ceux qui publient ce qu'on appelle "littérature de l'imaginaire" ou paralittérature (science fiction, polars, fantasy, fantastique...), suivant qu'on soit méprisant envers ce genre ou pas. Bien entendu, certains se retrouveront dans les deux catégories.
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dimanche 29 mai 2011

Interview de Roger Gaillard

INTERVIEW du jars de L’Oie plate par M. L.

Pouvez-vous nous dire comment se porte l'édition en France ?
Bien, très bien même, si on se base sur les indicateurs périodiques de Livres Hebdo, le magazine des professionnels de l’édition. Cela reflète avant tout les résultats du milieu de l’édition parisienne qui truste la plupart des titres, des auteurs à succès, des critiques littéraires et des espaces publicitaires, qui envahit, via les grands diffuseurs et distributeurs, les linéaires forcément limités des libraires soumis à l’office*
Un peu moins bien lorsqu’on envisage le sort des petits éditeurs qui tentent de se faire une place entre les poids lourds parisiens. Les petites maisons de littérature de création sont souvent condamnées à publier de jeunes auteurs prometteurs que la grande édition débauchera s’ils confirment leurs promesses, les fonds de tiroir (pas inintéressant d’ailleurs) d’auteurs très connus et des auteurs « maison » qui le resteront car leur seul tort provient de la modicité des ventes de leurs ouvrages. Auteurs généralement peu ou pas connus PLUS manque de visibilité dans les médias et chez les libraires, vous avez là les ingrédients qui font du petit éditeur qui croit dans l’originalité de ses choix littéraires un forçat sous payé mais libre, un défricheur pour le compte des « nantis » de l’édition.
L’édition française – la grande comme la petite – est aujourd’hui à la croisée des chemins : les gens passent de plus en plus de temps à regarder des écrans plutôt que de lire des livres. Comme parallèlement, de plus en plus d’individus ont accès à la culture, il n’y a pas effondrement mais plutôt un léger tassement. La profession compense en produisant de plus en plus de titres qu’elle vend de moins en moins bien. L’important c’est d‘occuper le terrain avec le culte de la nouveauté. Elle y est aidée par deux progrès technologique récents : l’impression numérique qui autorise de très petits tirages, Internet qui devient à la fois un concentrateur et un accélérateur d’informations. Jusqu’à quand l’édition compensera-t-elle ? Bien malin qui pourrait le dire aujourd’hui !
Un mot sur les auteurs car il n’y a pas d’édition sans auteur. Leur situation tend à devenir la suivante : plus de livres, c’est plus d’auteurs publiés (avec des critères qualitatifs en légère baisse) ; moins d'exemplaires tirés et vendus, moins de droits d’auteur. Mais l’attraction de l’édition reste forte car il y a de plus en plus de candidats. Les gros margoulins de l’édition à compte d’auteur ont encore de beaux jours devant eux. Ni le système éditorial actuel, ni les milieux judiciaires et médiatiques n’ont envi de lever le voile sur cet aspect peu reluisant du « Livre piège à gogos » !
La faiblesse des petits éditeurs les pousse-t-elle parfois à profiter des auteurs désespérant de se faire éditer?
Le « parfois » résume assez bien là réalité des pratiques. Pour un petit éditeur qui navigue sur la corde raide, il devient tentant d’alléger ses charges de trésorerie en mettant l’auteur à contribution. Quelques-uns uns cèdent à cette facilité qui consiste généralement à vendre à l’écrivain une partie du tirage initial. C’est un compte d’auteur abusif crapuleux** car l’éditeur impose à l’auteur une contrainte financière sans contrepartie. Tous les inconvénients du contrat normal (cessions maximales, droits d’auteurs à minima) doivent être acceptés sinon l’éditeur ne publie pas. Cette pratique, qui aplanit provisoirement les problèmes de diffusion, se révèle être un piège pour les 2 partenaires.
La différence entre les comptes d’auteur occasionnels pratiqués par un éditeur normal et un éditeur prestataire spécialisé dans le créneau tient en plusieurs points : ce n’est pas le même métier ; le prestataire peut se révéler honnête et scrupuleux (il n’y a pas que des arnaqueurs) ; l’éditeur normal est toujours un éditeur abusif car il a honte d’une pratique qui dérange et abaisse son échelle de valeurs, risque de nuire à son image... et surtout il ne tient pas à ce que cela se sache. C’est pour cela qu’il bidouille et pourrit son contrat d’édition habituel plutôt que d’utiliser un contrat à C/A correct.
Il est normal qu’un auteur s’investisse dans la promotion de son livre par le biais d'interviews ou de séances de signatures en librairie ou lors des salons. En revanche, il faut absolument lui déconseiller de donner suite aux atermoiements d’un éditeur qui, à demi mots, lui ferait comprendre que la publication serait possible à la condition qu’il mette la main à la poche. Les conséquences de ces offres plus ou moins suggérées sont de deux ordres : l’éditeur n’est pas réellement convaincu par le texte ; il ne fera rien pour le promouvoir car l’ouvrage dépareille son catalogue. Pourquoi ferait-il des efforts, puisqu’une partie du tirage a été prévendue.
Hormis le fait de se procurer vos publications, quels conseils donneriez-vous aux auteurs en quête d'éditeur?
Avoir une ligne de conduite rationnelle, réaliste. Il ne s’agit pas seulement de savoir jusqu’où on peut aller pour satisfaire un désir de publication, mais aussi de construire une stratégie qui accumule les atouts. Lire les auteurs contemporains de préférence aux classiques ; les lire plus pour se comparer que pour le plaisir ou la distraction ; se relire et se corriger sans complaisance (100 fois sur le métier etc.) ; recueillir des avis indépendants ; fuir les critiques positives des amis particulièrement lorsque rien ne les étaye.
Evaluer votre œuvre comme le ferait un maquignon. Cibler votre lectorat. Croire qu’on a écrit un texte inclassable, un chef d’œuvre incompris dénote une absence de distanciation qui tournera très vite à l’aigreur. Chaque refus d’éditeur sera vécu comme une agression profonde de l’ego.
L’annuaire des éditeurs (Audace) et 150 Questions sur l’édition décrivent sans complaisance le milieu éditorial dans lequel le jeune auteur cherche à se faire une petite place. Il est prudent de recouper les sélections d’éditeurs opérées dans Audace par d’autres sources en allant voir leurs sites Internet, ce qu’en disent des articles en ligne, les forums ou les blogs, sans oublier l’avis de son libraire.
Evitez de négliger les petites maisons au motif qu’elles sont mal diffusées, les éditeurs régionaux car leurs ouvrages ont peu d’échos dans la presse nationale et surtout, surtout ne céder pas trop vite au découragement et aux sirènes du compte d’auteur abusif. Publier chez les arnaqueurs, c’est démarrer sa carrière littéraire avec une étiquette de gogo qui risque de vous suivre et vous poursuivre longtemps.
Bref, s’il fallait résumer en 4 verbes une bonne stratégie de publication, ce serait : retravailler, distancier et s’informer sans se décourager. Posséder un réel talent d’écriture, ça aide, même si ça ne suffit pas toujours !
Roger Gaillard

Notes :
* Nouveautés expédiées systématiquement au libraire par l’éditeur ou le diffuseur Le libraire le paye avant de les avoir vendu. Il sera crédité 3 mois plus tard des invendus qu’il retourne.
** Par rapport aux règles de l'article L-132-2 du Code de la propriété intellectuelle qui régit l’édition à compte d’auteur. Les auteurs pressentis n’appartiennent pas au tout venant des gogos mais ils vivront la même mésaventure. Les manuscrits comportent des qualités substantielles que l’éditeur juge insuffisantes.

150 questions sur l'édition, de Marc Autret




Dans la série "aide aux écrivains" voilà le ptit dernier que je me suis enfilé. Je pourrais faire ultra-court en disant simplement que 150 questions sur l'édition est un must que tout auteur devrait avoir dans sa bibliothèque mais je vais quand même développer un peu.
Déjà ce livre est édité par L'Oie plate, comme Audace. Il fait donc partie de la petite famille issue du Calcre, devenu Cose-calcre (allez faire un tour sur leur site, ça vaut le coup d'oeil), association qui a pour but la défense des écrivains contre les (nombreux) rapaces de l'édition. C'est déjà un gage de qualité en soi.
Globalement, il traite des mêmes sujets que Publier son livre, qui est déjà excellent, mais il est encore plus complet. J'irai même jusqu'à dire que Publier son livre pourrait faire une bonne introduction à 150 questions sur l'édition. Je ne regrette pas pour autant mon précédent achat mais quitte à choisir entre les deux, c'est ce dernier qu'il faut prendre, sans hésitation.
Qu'est-ce qu'on y trouve?
- Des points de terminologie, des organismes à connaître impérativement (comme l'Agessa par exemple), des définitions précises...

- Une explication détaillée et commentée de toute la législation qui encadre le monde littéraire, en sachant qu'elle est vaste et particulièrement complexe (et souvent assez ambiguë).

- Les contrats et comment ça marche quand un éditeur accepte de nous éditer, à quoi il faut faire particulièrement attention, les mauvaises surprises, les faux contrats, la durée de vie d'un livre, les clauses écrites en tout petit et qui ont une grande importance, comment changer d'éditeur, comment se faire prendre en otage par un éditeur, ce que touche un éditeur, un diffuseur etc etc

- Les méthodes et stratégies pour éviter de perdre du temps, du pognon et de bonnes occasions et éviter aux éditeurs de perdre du temps, du pognon et de bonnes occasions, aussi.

- Ce qu'il faut absolument savoir avant de se lancer dans l'auto-édition, l'édition à compte d'auteur, l'édition de compte à demi, leurs risques, leurs pièges, leurs rares avantages, les rares cas où ils peuvent être intéressants...

- Les fiches techniques portant sur à peu près tout: comment présenter son manuscrit, la PAO, les PDF, les caractères spéciaux sur un clavier, l'ours, l'ISBN...

Tout ça est présenté de façon très simple et concrête avec de courtes fiches classées par thèmes, avec des titres suffisamment explicites et des renvois, comme sur un site Internet, pour trouver directement ce qu'on y cherche.

Inutile de m'appesantir sur la question, je pense que le message est passé, ce livre est le meilleur allié de l'auteur, avec Audace et l'Arlit pour trouver un éditeur et surtout sans se faire sodomiser.