dimanche 3 mars 2024

Prix Jacques Sadoul de la nouvelle

 Organisateur(s):

Les Avocats du Diable.


Période d'ouverture du concours:

De décembre au 31 mai (la plage peut évoluer d'année en année, vérifier sur le site.)


Genres concernés:

Nouvelles, "Nous avons déterminé cinq grands genres : science-fiction ; policier ; érotisme et romance ; fantasy et alchimie ; fantastique et ésotérisme. Chaque année, nous mettrons à l’honneur l’un de ces genres, dans lequel devront s’inscrire les autrices et auteurs qui participent au concours."


Contraintes particulières:

"Le Prix Jacques Sadoul est un concours de nouvelles qui récompense chaque année le meilleur texte de « mauvais genre », jugé en fonction de sa qualité d’écriture, de l’imagination dont fait preuve son autrice ou son auteur, de son originalité et de son respect, ou de son irrespect assumé et conscient, des codes propres au genre choisi."
"Afin de donner un peu de fil à retordre aux participantes et au participants et d’orienter leur imagination et leur mauvais esprit, nous leur proposerons, chaque année, une phrase tirée de Je suis tout ouïe d’un œil distrait, recueil des meilleures punchlines de Jacques Sadoul, compilées par ses collaborateurs."
"Cette phrase servira de guide pour l’élaboration du texte, mais ne devra pas nécessairement figurer dans le texte lui-même.

Les nouvelles devront compter 25 000 signes au maximum. La date limite de réception des textes est fixée au 31 mai 2024. Afin de préserver la santé mentale du comité de sélection, seuls les 250 premiers textes reçus seront pris en compte."

"Le concours est ouvert à toute personne ayant déjà publié, au sens le plus large donné à ce terme – cela va donc de Jean Ray, s’il nous fait le plaisir de ressusciter pour l’occasion, à l’illustre inconnu qui a créé son blog deux semaines avant de s’inscrire, en passant par la fanzineuse et le fanzineux, dondaine."



Concours thématique?

Oui.



Récompenses:

"Le lauréat ou la lauréate du Prix Jacques Sadoul recevra un chèque de 2 000 €

Il ou elle disposera également d’un séjour de trois semaines à la résidence d’écriture des Avocats du Diable, située à La Laune, à Vauvert, en petite Camargue.

Il ou elle gagnera enfin, à sa grande joie, un dessin original réalisé par Eddie Pons. Ce dessin sera en lien avec la phrase de Jacques Sadoul choisie comme contexte.

Un recueil composé de la nouvelle lauréate et des meilleures nouvelles reçues par le jury sera publié par les éditions Au diable vauvert, partenaire du Prix Jacques Sadoul."



Règlement complet:


Adresse où envoyer les textes:


Affinités avec un ou plusieurs éditeur(s) ou revue(s):

dimanche 25 février 2024

Écriture, Mémoires d'un métier, de Stephen King

 



Le temps que j'aurais gagné si j'avais lu ce livre à sa sortie, en 2000... Mais j'ai toujours fait preuve d'une sorte d'arrogance, voire de stupidité qui m'amenait à rejeter les ateliers et autres conseils d'écriture. Je devais trouver ma propre voie. Et en même temps, je pleurais pour qu'on me donne des conseils avisés sur mes textes. Et j'ai toujours eu, en prime, un rapport ambiguë avec Stephen King. Trop mainstream pour la rebelle que je me fantasme être, sans doute. Et puis, je le trouve inégal. Ça fait partie de mes grandes références, mais le bouquin avec le voyage dans le temps et l'assassinat de JFK, par exemple, j'en ai oublié le titre tant c'était bof. Je lui préfère Masterton, bizarrement. Alors, les conseils d'écriture de Stephen King? Très peu pour moi.

Quelle conne.

Il faut de l'arrogance, pour écrire, pour se dire qu'on va bosser sur un texte pendant des mois, des années, recommencer trois ou quatre fois à zéro, ou presque, et se dire pendant toute cette interminable période qu'il y a des gens que ça va intéresser. L'arrogance, l'orgueil, l'ego sont des moteurs essentiels.

Mais il faut aussi les équilibrer avec une grande humilité. Sinon, on avance, mais mal. On va vite, mais on ne va pas loin. On perd du temps en pensant en gagner.

Et le temps, il en parle, l'ami Stephen, c'est un paramètre essentiel, quand on écrit. Enfin, si on est rentier et qu'on a que ça à foutre de sa vie, le temps n'a pas grande importance. Si on doit bosser pour vivre et qu'en plus on veut fonder une famille, il faut éviter d'en perdre. Et j'en ai perdu beaucoup.

Comme je viens de le faire, King évoque sa propre expérience, sa vie, ce qui l'a amené à écrire, son processus créatif, ses illusions, ses erreurs, ses réussites... Et je me suis pas mal reconnue dans son vécu d'écrivain. Sauf que je n'ai jamais trouvé ma Tabitha King. Je l'ai cherchée. J'ai cru l'avoir trouvée, à un moment. Mais non. Tout au long du bouquin, je me suis dit "la chance qu'il a eue, l'enfoiré".

Parce que oui, le facteur chance joue beaucoup. Stephen King a écrit ce livre après avoir survécu à un accident de voiture très grave. Ça s'est joué à rien. Celui que je peux désormais appeler mon éditeur m'a assuré que mon premier sortirait en 2025, "sauf accident de bus". C'est lui qui m'a convaincue d'acheter ce livre et de le lire. Il fait partie de ses références. Et oui, un accident de bus, ça arrive. Comme de rencontrer sa Tabitha. J'y pense souvent, depuis des années, aux chefs-d’œuvre qui n'ont jamais vu le jour parce qu'un bus, un attentat, un AVC... 

King parle, surtout, des aspects pratiques. Il invite, par exemple, à "tuer ses chéries" et cette expression me parle tant... J'ai tout de suite compris de quoi il est question. J'ai tout de suite visualisé ces passages, ces idées, ces petites phrases dont j'étais si fière et... que j'ai dû supprimer, parce que oui, mais non, pas dans ce texte, pas comme ça. Dans le roman qui doit sortir en 2025, j'en ai massacré des chéries. Je me souviens en particulier avoir supprimé 40 000 signes. Comme ça. D'un coup. Après avoir pris une grande respiration. Comme on s'arrache une flèche plantée dans la cuisse. Enfin, je suppose.

Je me suis consolée avec... mon arrogance, en me disant que j'ai du talent à revendre, que je n'ai pas besoin de ces chéries, que j'en trouverai bien d'autres, encore et encore, qui seront pertinentes, cette fois... Se faire confiance.

King évoque les méchants adverbes, les incises... Il va du général au particulier. Mais je crois que son meilleur conseil, c'est de passer son temps à lire, et à écrire. Pour expérimenter ce qui marche, ce qui ne marche pas et pourquoi. Il faut lire de façon intelligente, active, ne pas hésiter à s'arrêter sur un passage pour étudier la structure, le vocabulaire, les choix faits par l'auteur...

Quand j'écris, j'aime bien aussi prendre plusieurs livres "références", pour voir quelle focalisation, quel temps, quelles techniques ont été choisis.

Bref, Écriture va rester sur mon bureau, avec les repères pour les passages que j'ai encore besoin de relire et je conseille chaudement (ho le vilain adverbe!) aux écrivains en devenir de s'y intéresser sans attendre d'être à l'automne de leur vie.


Quant au roman qui doit sortir en 2025, soit l'année prochaine, j'y reviendrai en temps utile, d'ici quelques mois. À l'occasion, il faudra aussi que je rafraîchisse ce blog, mais pour le moment, je préfère me concentrer sur mes projets littéraires. Parce que si ça marche pour moi de ce côté, ça rendra ces conseils et infos particulièrement crédibles.