dimanche 28 août 2011

Payer pour être "édité"? Le compte d'auteur.

"Les éditions Portenawak recherchent de nouveaux talents".
Que ce soit sur Internet ou même dans les magazines, leurs publicités sont omniprésentes et très tentantes pour le nouvel auteur encore mal informé. Surfant sur la difficulté de décrocher un contrat d'édition, de trouver les adresses d'éditeurs susceptibles de vous faire signer chez eux, sur la naïveté et sur l'ego des auteurs, ce genre de prestataires de services vit très convenablement depuis plusieurs années. Jouant sur l'ambiguïté, la terminologie et de savantes caresses, ils vous donneront l'impression d'être de véritables éditeurs à succès, appliquant les pratiques normales du milieu et ayant eu un coup de coeur pour votre texte qu'ils promettent à un brillant avenir. Seulement voilà: pour que votre futur best seller soit publié, il vous faudra débourser entre 500 et plusieurs milliers d'euros...

Ce que tout écrivain doit graver dans sa tête est simple: si quelqu'un vous demande de l'argent pour publier votre texte, c'est qu'il ne croit pas une seule seconde à ses chances de succès commercial, ou qu'il s'en fout royalement, quoi qu'il puisse prétendre! 
Si quelqu'un vous demande de l'argent, ça veut simplement dire qu'il vous demande d'assumer les risques à sa place. Quoi qu'il arrive par la suite, il sera toujours gagnant, contrairement à vous: si le bouquin se vend, c'est le jackpot (mais ça n'arrive jamais) et s'il ne se vend pas, vous lui avez déjà fourni son pactole. Quant à vous, s'il ne se vend pas, vous aurez perdu quelques centaines ou milliers d'euros en plus de votre bouquin et en cas de miracle, vous serez à peine remboursé de votre investissement.

Il y a donc certains détails qui en découlent et qu'il est nécessaire de bien comprendre:
- A partir du moment où vous avez payé, le prestataire n'a strictement plus aucun intérêt à faire quelque effort pour votre bouquin. Il fera ce qui est indiqué sur le contrat à minima et de mauvaise grâce, quand ils respectent le contrat, ce qui n'est pas du tout systématique. Il ne faudra pas compter sur eux pour la promotion et la diffusion. Ce sera à vous de vous débrouiller.
- Le prestataire se moque totalement que votre livre soit bourré de fautes, écrit en sanskrit ou qu'il soit en lice pour le concours du plus mauvais roman du siècle. Du moment que vous le payez, la seule chose qui peut éventuellement l'intéresser est de savoir si votre livre n'est pas un remake de Mein Kampf ou le Guide Michelin de la pédophilie parce que dans ce cas ça risque de lui valoir un procès. Sinon, dans tous les autres cas, il vous dira toujours que votre livre est bon, génial, qu'il est persuadé qu'il va bien se vendre etc. Alors qu'en réalité il est probable qu'il ne l'ait pas lu ou qu'il pense le contraire.
- En conséquence, les professionnels et notamment les libraires vont automatiquement penser, en voyant le logo de votre prestataire apposé sur votre précieux bouquin, qu'il est mauvais et invendable. Vous serez donc reçu comme un pestiféré et les véritables éditeurs vont vous rire au nez s'ils apprennent que vous avez signé un contrat à compte d'auteur.

Cela revient donc, pour résumer, à vous ruiner, à saborder votre chef-d'oeuvre et à vous décrédibiliser totalement dans le milieu pour vous retrouver avec des cartons de centaines de bouquin, chez vous, dont vous ne pourrez vous débarrasser qu'en les bradant voire en les donnant.

Pourtant, malgré ces quelques évidences qu'un esprit logique pourra lui-même aisément déduire, des centaines de personnes, peut-être même des milliers, se suicident ainsi (littérairement et financièrement) pour permettre à ces prestataires de service de continuer à exister.

Comment peut-on les reconnaître?

1. En jetant un oeil sur cette page.
2. Si vous ne le trouvez pas dans la liste, méfiez-vous de la publicité: les gros éditeurs n'ont pas besoin de pub pour attirer des manuscrits et les petits n'ont pas les moyens.
3. En France, rares encore sont les éditeurs qui acceptent qu'on leur envoie des manuscrits par mail, en revanche, nombreux sont les prestataires adeptes du compte d'auteur qui préfèrent ce moyen rapide qui leur permet de passer avant la concurrence.
4. Ils donnent une réponse au bout d'une quinzaine de jours. Soit ils reçoivent très peu de manuscrits, soit ils ont une armée de lecteurs chevronnés, mais plus probablement, ils vous ont lu en diagonale et ne sont pas de véritables éditeurs.
5. Leur réponse est positive et enthousiaste. Ils restent très évasifs quant à votre texte mais ils vous caressent manifestement dans le sens du poil et flattent votre ego. C'est le moment de leur demander s'ils ont l'intention de vous proposer un contrat à compte d'éditeur. S'ils sont si sûrs que ça de votre talent et de la qualité de votre livre, ils n'hésiteront pas à investir et à risquer leur argent. Dans le cas contraire, ça sent le mensonge.
6. Il est indiqué autre chose que "contrat d'édition" sur le contrat qu'ils vous envoient. Là, il n'y a plus de doute à avoir: vous n'avez pas frappé à la porte d'un véritable éditeur.
7. Ils vous demandent une contrepartie financière. L'heure n'est plus à la méfiance, elle est à me contacter pour que j'ajoute le nom de ce prestataire à ma liste.

15 commentaires:

  1. Bonjour,

    Je suis entièrement d'accord avec vous concernant les maisons d'édition à compte d'auteur. Au départ, je ne savais pas que cela existait et j'avais envoyé mon manuscrit à plusieurs maisons d'édition sans vraiment faire attention. C'est en recevant des réponses positives à vitesse grand V, sans la moindre critique et surtout avec une demande de participation financière parfois vertigineuse que j'ai compris...
    Ne pouvant me résoudre à payer pour être éditée, je leur ai répondu par la négative. Et à ma grande surprise, deux d'entre elles m'ont proposée un contrat d'édition sans participation financière. Il s'agit de la collection coup de coeur d'édilivre et d'une filiale de la société des écrivains : "mon petit éditeur".

    Cela m'a laissée perplexe... et je voudrais savoir si vous aviez des infos sur le sujet.

    Car si pour le moment je n'ai pas encore reçu toutes les réponses des éditeurs à qui j'ai envoyé mon manuscrit, je me demande ce que je ferai s'il était refusé partout.
    Il ne me restera plus que ça ou l'auto-édition...

    Merci d'avance.

    Eva-Rose.

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    1. Bonjour,
      La Société des écrivains est TRES mal réputé. Je n'ai jamais rien lu de positif les concernant mais je ne connais pas leur filiale. Pour ce qui est d'Edilivre par contre, certains auteurs en sont satisfaits même sans passer par le "coup de coeur" parce qu'Edilivre propose une formule qui reste du compte d'auteur où ils se prélèvent des marges trop élevées pour ce qu'ils font mais à côté de ça ils proposent pas mal de choses pour leurs auteurs. Cela dit, dans tous les cas, le mieux est de scruter avec grande attention les contrats qu'on vous propose, de les confronter avec les conseils et modèles proposés par la société des gens de lettres (que vous trouverez aisément sur Internet) et au mieux d'adhérer au Cose-Calcre pour leur soumettre et leur demander leur avis ô combien éclairé.
      Le problème qui peut se poser par la suite c'est que ces deux maisons étant connues et pas en bien par les libraires et professionnels du livre, leur image va se confondre avec la vôtre, ce qui n'est jamais très bon.
      Vous pouvez également essayer de contacter un de leurs auteurs en fouillant dans leur collection pour lui demander directement des infos.
      Dans tous les cas, vous l'aurez compris, ce n'est pas la panacée. Est-ce mieux que passer par l'auto-édition? C'est possible, notamment avec Edilivre mais tout dépend des termes du contrat.
      Désolé de ne pouvoir vous aider plus pour le moment en ne vous fournissant pas une réponse claire et nette mais c'est toujours un exercice périlleux pour la simple raison que chaque personne et chaque livre est différent et surtout que le milieu de l'édition bouge constamment en étant déjà plein de nuances...
      En tous cas bonne chance et bonne continuation,
      N'hésitez pas à revenir pour apporter votre témoignage quelle que soit votre décision, elle pourra aider quelqu'un d'autre.

      MA

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  2. Bonsoir,

    Merci de votre réponse, d'ailleurs, depuis j'ai eu du nouveau car j'ai reçu un retour positif d'"IS Edition", malheureusement mes recherches sur le net n'ont pas donné grand chose car à part leur site, il n'y a pas d'avis sur les forums...
    En avez-vous entendu parler ?

    Merci d'avance!

    PS:pour info voici leur mail :
    "Nous avons bien reçu votre manuscrit et vous en remercions.

    Après avoir parcouru les premières pages, celui-ci dispose d'un potentiel éditorial qui pourrait intéresser IS Edition.
    J'ai beaucoup apprécié votre façon d'introduire l'histoire (celle-ci est bien scénarisée), le niveau d'écriture est plus que correct au même titre que la qualité de l'orthographe.

    Pour l'ensemble de ces raisons, et hormis une chute inexplicable du niveau du livre dans les pages suivantes qui seront lues par mon comité de lecture, je ne suis pas fermé à vous proposer un contrat à compte d'éditeur pour cet ouvrage.

    Par courtoisie, je préfère toutefois vous prévenir qu'il y aura environ deux à trois mois (maximum) d'attente car nous avons plusieurs romans en cours d'édition.
    Le montant des droits d'auteur se décompose comme suit :

    Livres imprimé : 9% jusqu'à 999 exemplaires vendus dans l'année, puis 13 % au delà

    Livre numérique : 20 % jusqu'à 499 exemplaires vendus dans l'année, puis 25 % au delà
    La reddition des comptes de la société se fait tous les 31 décembre de chaque année.

    Votre investissement financier pour son édition s'élève à la fantastique et scandaleuse somme de 0 euros TTC (rires), puisque nous travaillons exclusivement à compte d'éditeur.

    Je reste à votre entière disposition pour répondre plus en détail à certaines de vos questions avant éventuellement de vous envoyer un modèle de contrat."

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    1. Bonsoir,

      IS Edition est complètement inconnu à mon bataillon. Comment en avez-vous entendu parler?
      Sinon sur leur réponse, je tique sur les droits pour les livres numériques. 20-25%, le moins qu'on puisse dire est qu'ils se font plaisir vu que ça ne leur coûte pratiquement rien par rapport à l'édition papier, aucun risque, aucun stock etc. Quelque chose autour de 35% me semblerait plus honnête. Ensuite, s'ils n'ont pas de site Internet, si personne ne parle d'eux... je me demande comment ils diffusent leurs oeuvres, les vendent... Maintenant, est-ce rédhibitoire? Pas forcément. Ca reste du contrat d'édition, avec des taux honnêtes pour la publication papier. Reste à voir le contrat dans le détail et les interroger sur leurs moyens de diffusion.
      Amitiés

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  3. En fait ils ont un site internet, j'y suis allée et j'ai regardé ce qu'ils faisaient.

    Apparemment ils ont plusieurs activités, dont du compte d'auteur et du compte d'éditeur. Mais je suis devenue méfiante... j'aurais préféré avoir l'avis de personnes qui ont signé chez eux...

    Sinon pour les % sur les ventes numériques, je suis bien d'accord avec vous, ils se font vraiment plaisir! une chose est sûre, je ne signerai pas chez eux sans tenter de négocier !

    En attendant, si j'ai du nouveau sur cette maison je vous tiens au courant !

    ER.Mischell

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    1. S'ils proposent du compte d'auteur à côté, ça ne sent pas bon du tout, en effet. Ca ressemble à une boîte à fric et je ne serais pas étonné que finalement ils vous envoient un mail pour vous dire que votre texte est très bien MAIS il faudrait faire telles ou telles choses et ils peuvent les faire pour vous moyennant un tarif préférentiel de quelques centaines d'euros...
      Dans tous les cas, oui, je suis preneur de toute information.
      Bonne soirée

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  4. En tant qu'auteur je suis répertorié sur la plateforme de is édition dans la rubrique spiritualité-ésotérisme et je peux vous dire que j'en suis parfaitement satisfait. Son directeur m'apparaît être un homme honnête et qui ne profite pas sur mon dos, car je ne vend pas mais propose à des lecteurs gratuitement mon livre sur son site...je pense pouvoir vous le recommander sans me tromper.

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    1. Si votre but n'est pas de voir votre travail être rémunéré alors effectivement... A titre purement personnel, dans ces conditions, je ne signe pas. Je respecte néanmoins les attentes de chacun.

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  5. Son travail qu'il a effectué pour moi à peu de frais ma pleinement satisfait en me réalisant mon livre en le conversant sous un format Epub et flipbook et mobi ( kindle amazon)puis attribution d'un numéro isbn. Lorsque je l'appel pour un renseignement ce monsieur est toujours disponible et me répond gracieusement.La totalité de ses prestations ne m'ont coûtées que 93 euros. Alors franchement, je pense qu'il faudrait de votre part à chercher à mieux le connaître pour enfin avoir un avis plus objectif sur son travail qui je le crois reste appréciable.

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    1. Je n'ai jamais dit que c'était un escroc. Je dis simplement qu'en ce qui me concerne, je refuse de travailler pour rien... et encore plus de payer pour travailler. L'idéal est de trouver un contrat d'édition où on ne paie absolument rien et où on perçoit des droits d'auteur, ce qui doit arriver si on s'y prend bien et qu'on a produit un travail de qualité. Au pire, je m'auto-édite, ce qui ne me coûte rien et me rapporte un peu d'argent. Maintenant, si aucun éditeur ne me propose de contrat d'édition, je commence par me remettre en question: soit j'ai mal cherché, je m'y suis mal pris, mon bouquin est mauvais ou alors j'ai pas eu de bol. Si j'estime que malgré tout mon bouquin est bon, qu'il mérite de sortir ou si j'ai simplement envie de le rendre disponible, pour x raison,je passe par l'auto-édition. C'est une question de principe chez moi: hors de question de payer pour être publié ou même d'acheter un livre de quelqu'un qui a payé pour être publié.
      Mais si vous êtes pleinement satisfait, tant mieux. Je ne cherche pas à vous décourager ou à taper sur IS éditions. C'est simplement mon point de vue (qui est cependant partagée par une très bonne partie des acteurs du monde de l'édition). L'objet de ce blog est de montrer qu'il existe des alternatives, de mettre en avant tous ceux qui ne demandent pas un centime aux auteurs et heureusement ils sont nombreux. Après chacun fait ce qu'il veut.

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  6. Bonsoir Marc,

    Je vois qu'il y a de l'agitation ici, c'est bien le blog est animé...

    Je suis le Dirigeant de IS Edition et vu que l'entreprise est citée dans les commentaires, je souhaite simplement apporter quelques précisions qui pourraient être utiles à la compréhension de vos lecteurs.

    C'est l'auteur ("Anonyme") avec qui vous conversez qui m'a indiqué que l'entreprise était nommée sur votre site, et je vois qu'il essaye de soutenir gentiment IS Edition (avec certes beaucoup d'ardeur je le concède bien volontiers).

    Je l'en remercie, mais je vais essayer de vous répondre avec un peu moins de virulence car il n'y a pas lieu de créer de polémique, je ne me suis pas du tout senti offusqué par vos propos. Au contraire, je trouve tout à fait normal et sain que des auteurs s'interrogent sur une maison d'édition qui n'a pas pignon sur rue, et qu'il faille naturellement se méfier de l'inconnu.

    J'ai par contre un peu moins apprécié vos échanges avec Eva Rose sur les droits d'auteur du numérique, mais chacun son point de vue (tout dépend qui paye l'impôt sur les sociétés, les charges, les salaires, la correction, l'édition et la publicité...), ainsi que le contenu de mon mail intégralement dévoilé sur Internet (cela ne fait jamais plaisir, surtout quand on sait que l'auteur est avocate, qu'elle critique les droits d'auteur alors qu'elle doit être loin de travailler gratuitement, et, bien pire, que la confidentialité est son métier).

    Ceci étant désormais dit passons à autre chose, il y a des problèmes bien plus graves dans la vie.

    Pour faire bref sur IS Edition, nous travaillons à compte d'éditeur avec nos auteurs (non non Marc pas de mauvaise surprise!), mais nous proposons aussi des prestations numériques (conversion en eBook et diffusion) pour les éditeurs et les auteurs qui souhaitent rester indépendants.

    Au vu des tarifs exprimés par "Anonyme", vous imaginez bien que IS Edition est loin d'être "une pompe à fric", pour reprendre vos propos tenus un peu maladroitement a priori dans votre échange avec Eva Rose.

    Quoi qu'il en soit, je peux comprendre l'usage hâtif de cette expression car les sociétés commerciales véreuses pullulent malheureusement sur le Net (comme vous l'avez signalé il suffit de voir les liens publicitaires ambigus...).

    Aller je vous laisse à vos discussions, merci de m'avoir laissé un droit de réponse et bravo pour votre (très décalé) blog que je ne connaissais pas.

    Bonne soirée.

    Harald BENOLIEL
    IS Edition - Président

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    1. Bonsoir Harald,

      Effectivement il y a eu quelques échanges passionnés sur cette page et je vous remercie sincèrement de votre intervention qui me semble bien plus que légitime. J'imagine qu'"anonyme" a dû vous expliquer que j'avais supprimé ses derniers commentaires ainsi que mes réponses. Je lui en ai expliqué les raisons, il l'a mal pris, n'a pas voulu les entendre et très franchement il peut penser ce qu'il veut, ça ne m'atteint pas du tout. Le fait est qu'il déformait mes propos et qu'il s'évertuait à ne rien comprendre à ce que j'ai essayé de lui expliquer. Peut-être que c'est moi qui m'exprime mal, toujours est-il que c'était stérile et que ça partait dans tous les sens.
      Pour synthétiser mon propos, je dirai simplement que son cas est très particulier (avoir la volonté de voir son livre publié gratuitement en format numérique après avoir payé une prestation bien logique si le prestataire (vous, donc) ne pourra pas toucher de pourcentage sur les ventes) et que ce n'est pas l'objet de ce blog. Comme je lui ai dit, moi à titre purement personnel, j'aurais procédé autrement et... c'est ce que j'ai fait avec ce blog. Mais j'entends bien que nous sommes différents, lui et moi, que mon blog et son livre sont différents et que nos ambitions sont aussi différentes. Pour cette raison, je respecte son choix et la discussion aurait dû s'arrêter là.

      Maintenant pour ce qui est du pourcentage sur les droits numériques, j'ai exprimé un avis. Il m'arrive de me planter. Est-ce le cas ici? Je ne sais pas. J'ai fondé cet avis sur les différents pourcentages dont j'ai pu entendre parler. Cela dit, le numérique est en pleine éclosion, c'est encore un joyeux bordel qui va se lisser avec le temps. J'ai vu de nombreuses personnes se lancer dans l'aventure, sans forcément s'y connaître et même pour certains sans aucune passion pour la littérature. Donc il n'y a pas encore vraiment de norme, à ma connaissance.
      Je connais aussi les difficultés pour les petits éditeurs de survivre. C'est à cause de cette précarité que bon nombre passent du côté obscur et se financent par le compte d'auteur, voire l'arnaque.
      Tout ça pour dire que ça n'a rien de rédhibitoire et qu'il faut toujours confronter plusieurs éditeurs pour trouver le bon. Ce que j'ai dit dans un commentaire que j'ai dû effacer c'est qu'entre Gallimard et vous, il existe des centaines de nuances. Gallimard propose des conditions que vous n'êtes évidemment pas en mesure de proposer MAIS il faut beaucoup de talent et de chance pour pouvoir en bénéficier. C'est pourquoi je conseille de commencer par les plus grosses maisons pour finir avec les plus modestes. Mais je ne vois en revanche aucun cas qui puisse justifier le compter d'auteur...
      (Concernant le mail, j'avoue m'être fait la réflexion mais j'ai décidé de le laisser, n'y voyant rien qui pouvait vous porter préjudice. Si vous souhaitez que je le retire, il vous suffit de me le signifier. C'est en quelque sorte votre propriété donc je ne pourrai que m'incliner).
      Au moment de parler de "pompe à fric", je ne connaissais pas vos pratiques concernant le numérique et vous aurez remarqué que je suis resté prudent et nuancé dans mes propos. On me parle de compte d'auteur, si c'est avéré, alors, à mon sens, "pompe à fric" est justifié: c'est le principe même du compte d'auteur de ne pas se préoccuper de la qualité mais juste de l'argent de l'auteur. Là, au vu de votre explication, je suis complètement d'accord avec vous: ce n'est pas du tout le cas.
      D'ailleurs, j'ai bien précisé à anonyme que je ne vous ai jamais qualifié d'escroc et je ne l'ai même jamais pensé.

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    2. Proposer ce genre de service à des éditeurs ça me semble aussi normal que de voir une imprimerie ou un illustrateur proposer ses services. Pour ce qui est des auteurs, dans l'absolu, pourquoi pas? Dans le cas d'anonyme c'est apparemment pile poil ce dont il avait besoin et tant mieux (je le répète au moins pour la quatrième fois...) mais dans les autres cas, dont là je me préoccupe, c'est à voir.
      Vaut-il mieux passer par là ou par l'auto-édition? Au vu de vos tarifs, on en est somme toute assez proche parce que si on passe par Lulu ou Thebookedition (et plus encore Amazon qui fait polémique depuis quelques temps à cause de ça), on paie aussi, de façon étalée, leurs prestations. Tout est question de tarifs, pour le coup, et aussi de discours. Je n'ai pas l'impression que vous soyez du genre à dire à un auteur "votre livre est génial, pour 300€ je vous le publie" (j'ai déjà été confronté à ça et j'ai répondu "s'il est génial, prenez tout en charge. Vous n'aurez aucun problème à le vendre...". Je ne vois donc aucune raison de vous mettre dans ma black list (vous remarquerez que vous n'y avez jamais figuré...) mais j'apprécierais que vous nous donniez plus de détail sur cette activité parallèle, à moins que vous ne préfériez attendre que je trouve le temps et la motivation de scruter votre site. Ce serait intéressant de faire une comparaison entre ce que vous proposez et ce que proposent les deux sites que j'ai cités plus haut.

      En tout cas merci pour votre pertinente intervention, bonne nuit (la mienne sera courte avec tout ça!!) et peut-être à bientôt.

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  7. Bonjour Marc,

    Pas de soucis c'est normal d'avoir répondu, et je trouve toujours intéressant de confronter les avis des auteurs avec celui des éditeurs.

    Concernant l'auteur ("Anonyme"), je pense effectivement que vous ne vous êtes pas compris dès le départ, et les discussions deviennent ensuite facilement hors-sujet avec Internet.

    Pour les droits numériques, on trouve de tout et tous les avis se discutent. Certains auteurs ont le même montant que pour le livre papier soit 8-10% (ça oui c'est un peu choquant), certains 15-20 %, et d'autres plus mais ils ne bénéficient généralement pas d'un travail éditorial de qualité (sinon je ne vois pas comment l'éditeur peut survivre).

    Concernant votre comparaison entre Gallimard et IS Edition, rien que d'apposer les noms côte à côte est flatteur merci, mais ce n'est effectivement pas la même galaxie. Bien entendu, je conseille également aux auteurs la méthode de l'entonnoir, à savoir tester les gros et redescendre petit à petit vers des éditeurs plus humains en fonction des réponses. Du coup on passe du désir de rentabilité au plaisir de publier, ce qui sont deux notions différentes, aux finalités plus que variables.

    Pour ce qui est du mail de Eve Rouge Michel (un peu d'ironie c'est de bonne guerre), vous pouvez le laisser, j'ai horreur de la censure et mes propos ne comportent aucune ambiguïté quant à notre façon de travailler. J'espère juste un jour ne pas avoir à changer de mode de rémunération sinon je vais recevoir quelques mails...

    Enfin, ne vous justifiez pas sur les termes escrocs et boîte à fric, ils étaient destinés aux sociétés commerciales agressives et je ne l'ai pas du tout pris pour IS Edition, car nous essayons justement de véhiculer des valeurs d'équité et de proximité qui nous semblent importantes par les temps qui courent.

    Pour ce qui est de nos services d'édition numérique, je ne sais pas exactement ce que propose Amazon dans les détails mais nous proposons des solutions sur mesure pour ceux qui n'ont pas de grandes compétences dans ce domaine.

    Nous convertissons ainsi les ouvrages papiers aux formats EPUB (universel et dynamique), MOBI (universel et impératif pour le Kindle d'Amazon), mais aussi PDF (statique) si le fichier fourni est déjà correctement mis en page.

    Pour un coût variant entre 80 et 150 € (en fonction du nombre de mots de l'ouvrage et de la présence de contenu multimédia ou pas), l'auteur ou l'éditeur récupère 6 fichiers (les 3 eBooks + 1 extrait créé dans chacun des formats), lesquels sont validés et testés sur plusieurs supports (smartphone, tablette, ordinateur et liseuse).

    Celui-ci est ainsi propriétaire des droits, puis libre de nous confier (ou pas) la diffusion numérique de son eBook sur plus de 30 plates-formes (Ibookstores d'Apple, Amazon Kindle, Fnac.com, Kobo, Samsung Reader, notre librairie IS Ebooks, etc), moyennant une commission sur chaque vente rémunérant notre travail de référencement (maximum 20 % en fonction de la commission des libraires).

    Voici pour l'explication de notre travail numérique qui est proposé aux éditeurs et auteurs indépendants "demandeurs", lequel se fait bien sûr (j'insiste) en parallèle de notre édition à compte d'éditeur, qui vaut ce qu'elle vaut mais a le mérite d'être honnête et transparente pour les écrivains.

    Allez je vous laisse, j'ai des livres à éditer cher monsieur :)

    Bonne journée à très bientôt.

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    1. Je réponds tardivement, ayant été pas mal pris.
      Merci pour ces précisions très claires. Anonyme, pour le coup, a été bien avisé de vous contacter. Je n'ai jamais douté des valeurs morales qu'il vous prête, je suis désormais plutôt convaincu (le "plutôt" parce que Internet et échange court, ça fait léger pour avoir un avis tranché mais en tout cas vous êtes transparent et ça me semble être l'essentiel).
      Pour la transformation en numérique, je suis moyen chaud. Si c'est pour un éditeur, bien sûr, pas de problème. Pour un auteur, je dirais que ça dépend. C'est clair que c'est pas du tout de l'arnaque, j'imagine que vous prévenez convenablement vos clients de ce que ça implique, donc aucun souci.
      Si, comme pour Anonyme, le but est très particulier, qu'il s'agit de distribuer un livre gratuitement, j'y vois pas d'objection. Perso, je passerais plutôt par un blog (comme celui-ci...) mais après tout, why not? Mais dans le cas majoritaire, très largement, des auteurs qui cherchent une bonne diffusion, une certaine reconnaissance et un retour pécunier sur leur travail bien logique... Faut d'abord essayer l'édition, clairement. Et si ça ne passe pas, c'est soit que le livre est mauvais, soit qu'on ne s'y est pas pris de la bonne façon, soit qu'on n'a pas eu de bol. Dans tous les cas, faut se remettre en question. Dans cette situation, ça peut éventuellement s'envisager, mais... j'en vois pas trop l'intérêt. Surtout vu la situation du livre numérique dans notre pays.

      En tout cas, merci encore, et bonne continuation, bonne journée à vous aussi et certainement à un de ces jours.

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